Le Venezuela, principal exportateur latino-américain de pétrole, prône le recours aux réserves de brut afin de faire remonter les cours. Selon Angel Rodriguez, président de la commission de l'Energie au Parlement vénezuelien, “les importantes réserves que des nations comme les Etats-Unis accumulent, il faut les utiliser”. Celui-ci estime également que les stocks de brut ont “accéléré la chute du prix du baril au cours des derniers mois”. “En 2007 et durant une partie de l'année 2008, de nombreux producteurs de pétrole ont profité des cours élevés du brut pour stocker des volumes représentant au total entre 700.000 et un million de barils quotidiens au dessus de la demande”, a-t-il expliqué. Selon M. Rodriguez, la prochaine réunion de l'Opep, prévue le 15 mars à Vienne en Autriche, devra “continuer à œuvrer conjointement afin de stabiliser le marché énergétique mondial”. Il est utile de noter que les cours du pétrole ont tenté un rebond mardi après une chute vertigineuse lundi. Hier encore, les cours du pétrole, qui inscrivaient une nouvelle hausse, étaient suspendus à la publication des statistiques hebdomadaires des stocks américains. Vers 14H15 GMT (15h15 HEC), sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en avril s'échangeait à 44,30 dollars, en hausse de 2,65 dollars par rapport à son cours de clôture de mardi. Il avait déjà repris 1,50 dollar mardi, au lendemain d'une lourde chute de 10% (plus de quatre dollars). “Les dernières semaines montrent clairement l'impact des baisses de production de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole, ndlr) sur le marché pétrolier américain”, a expliqué Nic Brown, de Natixis. “L'accumulation des stocks prend fin progressivement”, a-t-il ajouté. Le marché attendait mercredi la confirmation de cette tendance dans les chiffres que devait publier le département américain à l'Energie (DoE) à 15H30 GMT. Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones, les stocks d'essence auraient progressé d'un million de barils la semaine achevée le 27 février, ce qui serait moins important que les augmentations massives observées au début de l'année. Les réserves d'essence et de distillats auraient perdu respectivement 600'000 et 400'000 barils, notamment en raison du froid en Amérique du Nord, qui soutient la demande en fioul de chauffage. Les espoirs du marché de voir les stocks reculer, ou du moins augmenter moins qu'auparavant pour le brut ont été alimentés par l'Institut américain du pétrole, qui représente l'industrie et qui a rapporté une baisse de l'offre de brut de près de 500'000 barils la semaine dernière aux Etats-Unis par rapport à la semaine précédente, a relevé Phil Flynn, d'Alaron Trading. Cependant, “l'essentiel du récent ralentissement de l'accumulation des stocks est à attribuer au renforcement de la demande, classique au premier trimestre”, a nuancé Nic Brown. “Alors que la demande va se réduire au deuxième trimestre, et que l'économie mondiale se détériore, les stocks devraient de nouveau progresser si la production n'est pas de nouveau réduite”. Synthèse Isma B.