Dans le sillage du débat sur les questions stratégiques et sensibles, comme le développement durable et la sécurité alimentaire, le Centre international des hautes études agronomiques méditerranéennes (Ciheam) vient de lancer plusieurs études et recherches qui s'apparentent à l'examen de la situation dans laquelle se débat le bassin méditerranéen. Ainsi, selon l'institut d'agronomie de Montpellier (sud de la France) affilié au Ciheam et dont l'Algérie est membre depuis 1986, une dizaine d'études nationales sont en cours de réalisation actuellement dans cet objectif. Les études en question, selon cet organisme englobant une dizaine de pays du pourtour méditerranéen, «permettront de dresser un état des lieux, de renseigner, dans la mesure du possible, les indicateurs et d'identifier les tendances, les impacts des politiques, les obstacles, les leviers, les bonnes pratiques, en relation avec les orientations de la SMDD (stratégie méditerranéenne de développement durable, ndlr) en matière de développement rural». A cet égard, il a été précisé que quatre études régionales, au niveau du bassin méditerranéen, se pencheront sur des questions reconnues comme cruciales, en l'occurrence, «le changement climatique et l'agriculture au Maghreb», «les espaces collectifs au Maghreb et au (Moyen-Orient)», «la désertification, coûts et efficacité» et enfin «le développement des territoires ruraux en Méditerranée». Les études en question sont en cours de réalisation a expliqué la même source. Les travaux, une fois finalisés, seront présentés et rendus publics dans les semaines à venir. «Ces études serviront de base à la publication d'un numéro de la collection Mediterra 2009 du Ciheam et qui aura pour titre les indicateurs du développement rural durable en Méditerranée» dont la publication est prévue pour le printemps de l'année en cours, a expliqué aussi l'IAMM. Cette publication aura à «reprendre les études nationales et régionales, les indicateurs et propose une synthèse et des recommandations», est-il encore précisé. L'Institut méditerranéen d'agronomie, basé à Montpellier, a déjà rendu public un premier état des lieux sur la situation de l'agriculture dans la région du bassin méditerranéen, en se penchant notamment sur la gestion du foncier agricole dans les pays de la rive sud avec toutes les contraintes y afférentes. Il soulignera, à cet effet, qu'en Algérie, 70% des exploitations recensées ont moins de 5 ha. Au Maroc, le nombre d'exploitations agricoles qui ressort du dernier recensement qui a été effectué s'élève à 1,5 million avec une superficie moyenne de 5,8 par exploitation. Deux tiers de ces exploitations ont un statut de propriété privée, ce qui fait que les familles agricoles dans ce pays disposent d'exploitations de moins de 5 ha. Tandis qu'en Tunisie, les exploitations de moins de 5 hectares ne représentent que 53% de l'ensemble des exploitations agricoles. En revanche, en Egypte, qui est l'un des grands pays du sud méditerranéen, les exploitations de petite taille prédominent le paysage agricole et ce, avec un taux de 42% du total des exploitations et plus de 26% du foncier agricole dans ce pays. Le développement de l'agriculture dans le bassin méditerranéen et la problématique du développement durable dans la région constituent l'une des priorités du Ciheam, notamment dans la conjoncture actuelle marquée par les préparatifs pour la mise en œuvre de l'Union pour la Méditerranée. M. Amani