Le Centre international des hautes études agronomiques méditerranéennes (CIHEAM) a annoncé avoir lancé une réflexion pour harmoniser les cursus de formation et construire un système international de diplômes académiques, a-t-on appris hier en marge de la 112e session du conseil d'administration de cet organisme. L'Algérie qui, rappelle le CIHEAM, a adopté une loi dans ce sens sera associée dans cette réforme. Le CIHEAM œuvre de ce fait pour une collaboration plus intense avec les institutions nationales d'enseignement et de formation agronomiques. Le but est d'assurer leur intégration dans le processus de Bologne qui a été initié en 1999 par une trentaine de pays européens. Un décret gouvernemental promulgué le 6 avril de l'année en cours prévoit l'insertion des cursus algériens dans ce processus. Un séminaire sera organisé par le CIHEAM au printemps 2006 sur les politiques de mise au standard des formations supérieures en Méditerranée. D'après le président du CIHEAM, Mouïn Hamzé, « l'harmonisation des diplômes permettrait de multiplier les échanges et la mobilité des étudiants et des professeurs et contribuerait davantage à développer auprès des nouvelles générations si nombreuses dans les pays méditerranéens l'esprit de coopération internationale souhaité par les fondateurs du centre ». En attendant, plusieurs Algériens ont bénéficié des formations dispensées par le CIHEAM dans ses quatre instituts. Durant les cinq dernières années, 250 stagiaires algériens ont été diplômés du CIHEAM, alors que 500 autres ont pris part à différents cycles courts spécialisés de formation continue. Le CIHEAM relève également la participation active des chercheurs algériens issus de différents instituts de recherche, d'universités et d'organismes dans des réseaux animés. Dans le cadre de ses activités, le CIHEAM compte organiser du 12 au 14 juin un séminaire international sur la gestion des eaux non conventionnelles en Algérie. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Saïd Barkat, a de son côté appelé le CIHEAM à « s'engager de façon conséquente dans les activités de recherche pour la lutte préventive contre les fléaux naturels, notamment le criquet pèlerin ». Le ministre a également sollicité l'aide du CIHEAM pour la mise en place d'un dispositif en matière de normalisation et de certification des produits agricoles, qu'ils soient destinés au marché local ou à l'exportation. Il a aussi indiqué que la contribution de ce centre serait souhaitable pour la mise à niveau des laboratoires d'analyses et d'expertise chargé du contrôle sanitaire et phytosanitaire. Par ailleurs, Saïd Barkat a confirmé, lors d'un point de presse improvisé en marge de cette réunion du CIHEAM, qu'une banque qui sera entièrement consacrée à l'agriculture sera créée d'ici 2007. « L'agriculture aura sa banque », a-t-il dit, avant de poursuivre que « ce sera la Banque de l'agriculture et du développement rural (BADR) qui reprendra sa vocation initiale » ou une institution qui sera créée pour prendre en charge les préoccupations des agriculteurs en matière de soutien financier et de crédit. Plus de 100 000 exploitations sont actuellement bancables, mais trouvent des difficultés à obtenir des crédits auprès des banques actuellement. « L'Etat continuera à bonifier les taux d'intérêt et les services de la banque seront au minimum », a-t-il conclu.