Acte symbolique de Khalida Toumi : la ministre de la Culture a honoré ce week-end deux artistes femmes, Souhila Benbahar et Bettina Ayech à la veille de la célébration de la journée internationale de la femme. Une journée que l'on célèbre davantage comme dans les années 90, avec des discours engageants et des rencontres visant à abolir le code de la famille réaménagé il y a peu, mais sans grande percée dans les acquis des libertés féminines. Ainsi, l'on célèbre à présent la fête de la femme avec des programmes festifs et lyriques dans tous les espaces culturels du pays et une place est toujours réservée à l'OVNI de la musique, cheb Yazid qui cherche à tout prix de " récolter" des voix de chez les femmes, prédisposé à sortir dans les lieux publics à chaque 08 mars. Au bastion 23, la journée de la femme est célébrée par une exposition plastique autour des travaux d'art féminin qui se déroule également dans les espaces de l'Institut national supérieur de musique. La ministre de la Culture qui a donné le coup d'envoi de ce rendez-vous a honoré deux figures de la peinture féminine, dont les travaux sont politiquement et culturellement corrects, Souhila Belbahar et Bettina Ayech. De nombreux stands meublent ces deux lieux. Les femmes artistes étaient venues des quatre coins d'Algérie pour présenter leurs travaux respectifs dans différents domaines de la vie culturelle. Parmi ces femmes, il y avait Ihaddadene Zohra. Elle est originaire du village Abi Youcef de la daïra de Ain El Hammam. Elle présente un magnifique tapis dans le style des Aït Hichem. Née en 1934 à Blida, au sein d'une famille d'artisans brodeurs, c'est grâce à la bienveillance d'un parent, l'écrivain Tewfiq el-Madani, que Souhila Belbahar a pu donner libre cours au raffinement de son art. La Galerie Mouloud Feraoun a abrité sa première exposition personnelle, en 1972 à Alger. En 1984, outre le Centre culturel français d'Alger qui l'accueille en compagnie de Baya, le Musée national des Beaux-Arts d'Alger lui consacre une exposition individuelle. Née le 3 septembre 1937 à Solingen, en Allemagne, d'une famille d'artistes, Bettina Heinen-Ayech a depuis sa plus tendre enfance, baigné dans la peinture et elle était, déjà à 12 ans, tout à fait décidée à devenir artiste peintre. Elle étudie la peinture murale dans son pays d'origine. Depuis plus de quarante ans elle vit et travaille en Algérie. Ses aquarelles sont inspirées des lumières intenses dans les paysages nord-africains. Au cœur de la peinture c'est un homme qui occupe une position extraordinaire. C'est le peintre allemand Erwin Bowien, ami et confident de sa famille, qui avait gardé et développé dès le début le talent extraordinaire de la petite fille. Bien qu'il soit déjà mort en 1972, il a influencé décisivement son chemin d'artiste. Dans sa Lettre à Erwin Bowien, Bettina raconte sa vie quotidienne et sa peinture et elle exprime ses espoirs et craintes dans un pays, que s'est retrouvé sous haute tension dans les années 90. L'exposition du Bastion 23 permet aux artistes et artisanes de se connaître et de faire connaître leurs productions et coopératives. La capitale est présente dans cette exposition avec entre autres, l'art de la préparation des gâteaux traditionnels à la mode constantinoise, représenté par la maison, Dar Ksentina, spécialiste dans le nougat. Les tableaux des artistes peintres femmes ont jalonné les murs de cet espace et sont signés entre autres par Souhila Belbahar et Bettina Ayech. "En prenant pour mari un Algérien vous avez épousé l'Algérie" a déclaré la ministre de la culture en attribuant la distinction à Bettina Ayech, une Allemande qui vit dans la ville de Guelma depuis 1962. Khalida Toumi , qui a annoncé la création du Festival de la création féminine, a honoré d'autres talentueuses femmes peintres dont Zohra Sellal. Rebouh H