Des oeuvres éclectiques sont ainsi exposées pour dire tout le talent et l'énergie de l'artiste dont la tutelle tarde à lui reconnaître le statut qui lui revient. La galerie Baya du Palais de la culture Moufdi-Zakaria est, depuis lundi dernier, le théâtre coloré d'une exposition collective entrant dans le cadre de la célébration de la Journée nationale de l'artiste. Une journée qui, en vérité, se doit d'être étalée sur toute l'année car on ne célèbre pas un individu durant 24 heures seulement puis on le jette aux oubliettes, a fortiori lorsqu'il s'agit d'un artiste. Cette exposition regroupe 124 oeuvres des plus éclectiques, s'inscrivant dans le cadre du programme élaboré par le ministère de la Culture à cet effet. Inaugurée par Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, cette exposition comprend des oeuvres de différents styles, techniques et écoles représentant le travail de trois générations d'artistes. Dans une brève déclaration, la ministre de la Culture a mis en exergue l'importance de cette journée, qui coïncide aussi avec la commémoration de la date du décès du chahid, le militant et l'artiste Ali Maâchi, et «qui est une occasion pour rendre hommage à nos artistes, des artistes qui n'ont pas cessé de fournir des efforts dans le domaine de la créativité, rappelant, la grande importance qu'accordent les pouvoirs publics à l'artiste». La ministre de la Culture, Mme Toumi, est revenue sur la grande place réservée à la culture et à l'art dans le programme du Président de la République, a fortiori dans le cadre du deuxième Festival culturel panafricain que l'Algérie accueillera du 5 au 20 juillet. «Le Festival culturel panafricain sera l'occasion de mettre plus en valeur la culture africaine et particulièrement notre culture», a-t-elle ajouté, concluant que de nouvelles mesures en faveur des artistes seront annoncées en 2010, faisant sans doute allusion à l'amélioratrice du statut de l'artiste et son hypothétique loi qui tarde à voir le jour et ou à se matérialiser concrètement... Parmi les tableaux exposés, figurent ceux de Lamine Amor Driss Dokman qui a réalisé une oeuvre à partir d'un patchwork sur la thématique des fleurs et de Ahmed Stambouli qui a participé à cette rencontre avec une peinture sur toile intitulée Le Gnawi dans laquelle il a repris les signes et symboles africains et algériens en les stylisant. Zahia Kaci a exposé, pour sa part, un tableau de style abstrait intitulé Méditation avec une prédominance de tons bleus. Mohamed Demis a rendu quant à lui à travers une oeuvre l'hommage à la femme Gardienne des traditions, alors que Issaoui Abdelmadjid a présenté une calligraphie arabe réalisée sur un fond de couleur ocre rehaussé de motifs du terroir. De son côté, l'artiste peintre d'origine allemande, Bettina Heinen Ayach, nous restitue à travers ses toiles un paysage très coloré de Guelma, région où elle réside depuis plus de quarante ans. Il est bon de noter aussi qu'Amor Dris Lamine Dokmane expose également conjointement avec l'artiste peintre Djahida Houadef au complexe Laâdi-Flici. Intitulée «Je te peins, tu m'étreins, tu m'étreins, je te peins», cette riche et originale exposition se tient jusqu'au 24 du mois en cours.