Le directeur général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, av déclaré, mardi, à Dar es-Salam, en Tanzanie, qu'il est fort possible que la croissance mondiale sera négative en 2009. L'institution prévoyait, le 28 janvier 2009, une croissance de 0,5% pour cette année. La dégradation continue de l'environnement financier mondial, associée à un effondrement de la confiance des ménages et des milieux d'affaires, mine la demande intérieure à travers le monde. Le Fonds monétaire international (FMI) est convaincu que le continent africain sera gravement affectée et ce, par un effet d'entraînement, par la crise financière et économique mondiale actuelle. La déclaration du directeur général du FMI intervient dans le cadre d'une conférence sur les conséquences de la crise économique mondiale sur le continent africain. Dominique Strauss-Kahn ajoutera que les crises actuelles risquent de précipiter des millions d'Africains dans la misère et d'attiser les conflits sur le continent. Il faut dire que la menace n'est pas seulement économique, il y a un risque certain que des millions d'Africains replongent dans la pauvreté, du moment que les investissements étrangers et l'aide apportés au continent chutent. Dans la mesure où la crise ne s'aggrave pas, la croissance économique du continent devrait être d'environ 3% en 2009, contre 5,4% en 2008 ; mais dans le cas contraire, le taux de croissance passera de 5,4% en 2008, à 3 % en 2009. Il faut dire que tous les acteurs se sont accordé sur le fait que l'Afrique sera gravement affectée par cette crise. Ainsi, pour le modérateur Amady Aly Dieng, qui insiste sur la nécessité de bien se livrer à une analyse systémique pour comprendre la nature de cette crise, le monde fait face à une crise du système capitaliste lui-même, qui est différente de la crise de 1929. Un avis partagé par le représentant-résident du FMI à Dakar, Alex Segura, qui, dans son exposé, a expliqué que même si les banques africaines ne sont pas trop exposées à la crise économique et financière internationale, l'Afrique sera gravement affectée. Il ajoutera que ce lien s'explique par le biais de transmission de mécanismes entre les pays développés et les pays en développement à travers les indices du carré magique qui vont connaître une nette dégradation. Il s'agit de la croissance mondiale, de l'inflation, des flux financiers ainsi que des soldes budgétaires et des balances de paiement. Il a aussi parlé des problèmes des pays qui tirent une grande partie de leurs recettes budgétaires du pétrole, dont le prix a chuté. Il est dit que le malheur des uns fait le bonheur des autres, cependant, la baisse du prix du baril de pétrole peut avoir un effet d'amortissement de la crise pour un pays importateur de ce produit comme le Sénégal. Par ailleurs, l'exposant avertit, au sujet des flux financiers notamment sur l'investissement direct étranger, que l'Afrique risque d'assister à l'annulation de certaines activités dès lors que les entreprises étrangères auront des difficultés pour trouver des crédits. C'est pourquoi, dit-il, la question inquiète beaucoup le FMI et la Banque mondiale. Le DG s'est exprimé clairement, il ne faut pas oublier l'Afrique. Malika A.