Le Fonds monétaire international (FMI) cherche à développer de nouveaux instruments de prêts aux pays affectés par des crises dont ils ne sont pas responsables, a déclaré mardi le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn. Parmi les mécanismes étudiés, le FMI évoque une ligne de crédit préventive, baptisée "Precautionary credit line" (PCL) pour les pays frappés par la turbulence des marchés, ainsi qu'un dispositif qui aiderait un ensemble de pays touchés par la propagation de problèmes financiers. L'année dernière, au plus fort de la crise, le FMI avait mis en place une ligne de crédit flexible, "Flexible Credit Line" (FCL) pour les pays émergents qui s'illustrent par leur bonne gestion mais confrontés au resserrement mondial du crédit. Le Mexique, la Pologne et la Colombie avaient été sélectionnés pour appliquer ce dispositif. La FCL "peut certainement être amélioré mais cela restera une réserve pour un petit nombre de pays", a déclaré Dominique Strauss Kahn au Peterson Institute for International Economics, à Washington. Selon lui, la PCL serait envisageable pour des pays qui n'ont pas été nécessairement retenus pour la mise en place du mécanisme FCL. Sans donner davantage de détails, Dominique Strauss-Kahn a estimé qu'un "plus grand nombre de pays" pourraient ainsi prétendre à la PCL. "Les conditions nécessaires seront moins strictes que pour la FCL mais, en contrepartie, il y aura des conditions a posteriori", a-t-il ajouté. Un second outil, baptisé "Systemic Response Mechanism", serait mis à disposition d'un ensemble de pays affectés par les répercussions d'une crise.Notons que Dominique Strauss-Kahn, a exclu mardi le risque d'une rechute de l'économie mondiale, malgré la multiplication des inquiétudes relatives à la force de la reprise entamée en 2009. "La reprise va continuer et il n'y aura pas de récession à double creux", a déclaré M. Strauss-Kahn lors d'un forum à Washington. Le chef du FMI a tenu ces propos alors que les principales places boursières mondiales ont chuté mardi, sur fonds d'inquiétudes liées à la crise de la dette européenne, au rythme de la croissance chinoise, et à la multiplication d'indicateurs décevants voire mauvais aux Etats-Unis. M. Strauss-Kahn a néanmoins précisé que si l'hypothèse d'une récession en double creux ne correspondait pas au "scénario retenu" par le FMI, "il serait ridicule de dire qu'il n'y a aucun risque" que cela se produise. Au contraire, les risques sont "élevés", a-t-il dit, citant la "situation budgétaire" de certains pays et les problèmes créés par l'afflux massif de capitaux vers les pays à croissance rapide en Asie ou ailleurs. M. Strauss-Kahn a néanmoins dit penser que les économies d'Asie à la croissance la plus rapide devraient être en mesure de compenser une éventuelle rechute de l'activité aux Etats-Unis ou en Europe, qui apparaissent pour l'instant comme les deux régions où la reprise semble la plus fragile. Selon ses dernières prévisions publiées en avril, le FMI prévoit que l'économie mondiale se redressera de la récession de 2009 avec une croissance de 4,2% en 2010 et 4,3% en 2011.