LES BANQUES de la place confèrent une importance capitale au financement des entreprises et notamment les PME. Elles ne cessent d'améliorer le catalogue de leurs produits et de leurs services à destination de cette catégorie de clientèle en engageant, aux côtés des pouvoirs publics, des institutions de soutien aux entreprises et des organismes de garantie, des politiques actives de crédit et d'accompagnement, notamment quand on sait que ce sont les entraves liées au financement qui sont la cause principale de la mortalité, souvent précoce de ces PME. C'est, dans ce contexte, que l'Association professionnelle des banques et des établissements financiers (Abef) a organisé,hier, conjointement avec l'Union des Banques maghrébines (UBM), sous le patronage de M. Karim Djoudi, ministre des Finances, un colloque maghrébin sur le financement de la PME à l'hôtel El Aurassi à Alger. En effet, la ligne de mire de ce colloque se résume à la consolidation de ces stratégies bancaires à l'adresse des PME et enrichir les instruments d'intervention des banques. Une rencontre technique et professionnelle permettant aux acteurs de la place bancaire algérienne et leurs partenaires de confronter leurs expériences avec leurs confrères maghrébins et européens, d'apprécier les évolutions récentes en la matière et de tirer les enseignements appropriés pour conforter leurs stratégies de financement des PME. Par ailleurs, ce colloque a regroupé plus de 130 banquiers et spécialistes dont une quarantaine venant des pays du Maghreb et d'Europe. Il s'est articulé autour des outils de financement de la PME et l'évaluation des risques, les mesures et techniques d'accompagnement des PME, les dispositifs de garantie des financements des PME ainsi que les expériences réussies de certaines banques dans le financement du tissu PME. Il est nécessaire de signaler, dans le même contexte, que l'Algérie semble être déterminée à apporter des solutions concrètes dans ce sens. A ce titre, il est utile de rappeler que les banques publiques sont susceptibles de recourir à des partenariats avec des étrangers pour les accompagner en matière de management afin de créer une filiale de capital investissement. Une annonce qui a été faite par le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, jeudi dernier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. L'objectif de cette mesure, selon lui, est de solutionner les problèmes de financement des petites et moyennes entreprises. D'autres mécanismes de financement ont été mis en place à l'image de la microfinance, qui a contribué à hauteur de 100 milliards de dinars au financement de l'économie, le leasing ou encore le marché obligataire qui a atteint un volume de financement de 200 milliards de dinars. Néanmoins, les besoins en financement nécessitaient, selon M. Djoudi, un nouveau mécanisme susceptible de garantir des financements à long terme. C'est dans ce cadre qu'a été créé le Fonds national d'investissement, dont les financements sont assurés par un capital de 150 milliards de dinars et avances du Trésor ainsi que les levées de fonds sur le marché obligataire. Ainsi le FNI assurera des financements, à long terme, à des projets publics ou privés considérés par les pouvoirs publics comme étant prioritaires, assurant une croissance des exportations hors hydrocarbures ou fortement pourvoyeur d'emplois. Le colloque, qui s'achèvera aujourd'hui, constituera une opportunité pour les établissements membres de l'Abef et de l'UBM en vue d'examiner ensemble l'impact des stratégies bancaires de financement et de développement des PME et de consolider ainsi l'espace de dialogue et de coopération technique qui lie la communauté bancaire algérienne à tous ses partenaires du Maghreb et d'Europe. Zohir M.