Le président de la BADR a axé sa communication sur la modernisation des activités bancaires. La modernisation des activités bancaires en Algérie, l'évolution du secteur ainsi que l'ouverture des grands chantiers de la réforme ont été au menu des débats ayant eu lieu à Casablanca, les 30 et 31 octobre dernier, à l'occasion de la 9e Conférence des présidents des banques maghrébines. À ce titre, dans une intervention-analyse, le président de la Badr, M. Farouk Bouyacoub, axera sa communication sur le chapitre de la modernisation des activités bancaires, dans laquelle s'est engagée la banque algérienne. Il rappellera que celle-ci se situe dans un contexte nouveau, défini par l'assainissement des portefeuilles, la refonte des modes d'organisation et de gestion et, enfin, le développement de la gamme des produits et services bancaires. “Contrairement à certains pays à économie planifiée d'Europe de l'Est ou d'ailleurs, l'Algérie a opté pour une stabilisation des banques durant la période d'ajustement structurel et d'assainissement économique”, mentionne le PDG de la Badr, relevant encore que les banques publiques ont “assumé des charges importantes” du fait d'une politique financière centralisée. La transition à une économie de marché les a révélées comme un “élément régulateur”. Aujourd'hui,noteM. Bouyacoub, quatre éléments clés constituent des axes importants de cette ouverture du champ bancaire : la rénovation de la réglementation bancaire et prudentielle en harmonie avec les pratiques universelles, une indépendance de l'autorité monétaire par rapport au pouvoir exécutif, les actions de recapitalisation et assainissement des portefeuilles, densification des investissements en direction du potentiel existant au niveau informatique et humain, le développement organisationnel à travers la maîtrise des risques et l'introduction de l'audit interne, la commercialisation d'une gamme nouvelle de produits et services bancaires et, enfin, l'action soutenue sur l'environnement économique, juridique et fiscal. La concentration des actions de réforme, notamment celles liées à la modernisation inscrite en bonne place du chantier, se situe, est-il noté, au niveau de la refonte organisationnelle visant les structures et les procédures de travail. Fruit d'un audit opéré par des organismes internationaux, “ce travail vise à renforcer l'efficacité organisationnelle des services des banques et à les doter d'instruments de mesure et d'appréciation des performances”. La stratégie repose sur trois types de fonctions managériales, rappelle le P-DG de la Badr, à savoir les fonctions déterminant l'équilibre financier de la banque, celles qui visent la qualité de service et, enfin, les fonctions d'audit et de contrôle. Obéissant à des impératifs d'assainissement, consécutivement aux formes de gestion antérieure, ces points d'action portent ainsi sur l'apurement des portefeuilles et l'enclenchement d'un processus de redressement de la banque. Techniquement, il s'agit de privilégier les instruments comptables de gestion du portefeuille “engagement” et risques, et le compartiment “gestion de la trésorerie”. Le plan de rénovation a prévu deux sortes de travaux, relève l'étude du PDG de la Badr. D'abord les travaux portant sur l'assainissement de l'existant et ensuite ceux engagés sur la refonte des mécanismes et des procédures. Par ailleurs, au chapitre de l'amélioration de la qualité de service et du niveau des prestations bancaires, l'analyse développée démontre que celle-ci passe par la nécessité de redynamiser la portée commerciale, les ressources humaines, l'informatique et la fonction logistique. “Un investissement considérable a d'ailleurs été entrepris dans cet objectif”, dira M. Bouyacoub, mentionnant néanmoins que “le travail de modernisation n'est pas complètement achevé”. Comme exemple d'échantillon de cette modernisation, la nouveauté du “service personnalisé” inauguré en Algérie. L'expérience de la Banque Assise introduite par la Badr est citée comme témoin de l'avancée réalisée. Engagé depuis une année, ce modèle, révolutionnant la pratique bancaire, repose sur une “nouvelle forme d'organisation des compartiments commerciaux de l'activité bancaire”. À dividendes certains, en termes de fidélisation de la clientèle et d'assurance, engrangeant efficacité et souplesse par l'effet de la débureaucratisation de l'acte bancaire, mû par un souci commercial et d'affaires, le service personnalisé fera remarquer, M.Bouyacoub, “constitue une voie d'avenir”. Abordant le volet des ressources humaines, l'analyse présentée considère la gestion des compétences comme un axe stratégique inscrit dans le cadre de la modernisation. Le président de la Badr cite l'élargissement des activités bancaires à travers le développement des services et produits nouveaux en direction des particuliers. Ce qui, selon lui, arrache la pratique de l'emprise orientée par les actions qui étaient menées exclusivement en direction des entreprises. “Deux catégories de produits en cours de maturation” méritent réflexion, soutient-il. Il s'agit “des formes d'implication des banques dans la mise en place des nouveaux instruments de financement, comme le leasing et le capital risque, ainsi que la gestion des valeurs mobilières et, enfin, les produits de financement avec partage des coûts et risques entre les banques et les pouvoirs publics…”. Liant l'efficacité, voire la portée de la réforme, à la nécessité d'une mutation effective du cadre environnemental, juridique et fiscal, M.Bouyacoub souligne les objectifs visés dans ce sens : prise en charge des préoccupations de la profession dans les nouvelles moutures des codes juridiques, en cours de refonte, implication des missions judiciaires pour une juste appréciation des contentieux et des actes frauduleux, allégements fiscaux pour les opérations de banque et, enfin, introduction de “plus de rigueur dans les relations banque-client”. En conclusion, il dira que la nouvelle architecture bancaire algérienne a “introduit des innovations prometteuses…, imprimant davantage de rationalité économique, d'esprit commercial…”, ce qui place l'espace bancaire algérien à proximité des secteurs bancaires des pays développés. A. W. PRIVATISATION DE L'ENOF Le syndicat avertit • “Les travailleurs de l'Enof s'opposent fermement à toute privatisation de leur entreprise au moment où celle-ci vit de ses propres ressources.” C'est en ces termes que le syndicat Ugta de l'Entreprise nationale des produits miniers non ferreux et des substances utiles a réagi à l'annonce faite par le ministère de la Participation et de la Promotion des investissements sur le chapitre des privatisations. Les syndicalistes de l'Enof soutiennent que leur entreprise “n'a jamais bénéficié d'aucun assainissement de la part des pouvoirs publics” et qu'en dépit des difficultés nées de la restructuration de la Sonarem (entreprise mère), leur entreprise dégage actuellement des résultats positifs. “Nous ne voyons pas l'utilité de cette démarche initiée par le ministère”, est-il mentionné dans le communiqué du syndicat. Enfin, celui-ci considère qu'aucun critère n'a été déterminé par le département de Temmar en vue de clarifier cette voie de privatisation. À titre de rappel, une liste de 50 entreprises privatisables sera annoncée le 15 décembre à l'occasion de la rencontre Temmar-Sidi Saïd. R. Z.