Les réformes économiques qu'a connues l'Algérie durant ces dernières décennies ont contribué à la stabilisation du cadre macroéconomique et à la consolidation de la croissance en Algérie. Cette situation a favorisé la création de PME et a facilité l'accès au financement auprès des banques. Le gouvernement a maintes fois examiné la possibilité d'encourager les banques pour la création de crédits d'investissement à long et moyen terme pour le financement des projets des petites et moyennes entreprises. D'ailleurs, le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, a présenté une communication sur le sujet lors de la tenue du Conseil des ministre mardi. L'exposé qui a été adopté a porté sur le financement des petites et moyenne entreprises ; il en ressort que les petites et moyennes entreprises sont concentrées dans les activités de services avec 46% et à hauteur de 34% dans le bâtiment et les travaux publics. Les petites et moyennes entreprises (PME) représentent déjà 94% du tissu national des entreprises, emploient 56% de la population active et contribuent dans une proportion de 35% à la valeur ajoutée. Le développement de ces entreprises a connu une progression sensible durant les cinq dernières années, où a été enregistrée la création de plus de 100 000 entités nouvelles. Elles demeurent cependant encore confrontées à diverses contraintes, parmi lesquelles leur faible capacités managériales, leur besoin de mise à niveau, l'indisponibilité du foncier, ainsi que les problèmes d'accès au financement. Le gouvernement s'est donc attelé à dégager des solutions à ces difficultés. C'est ainsi que le président de la République a insisté sur la prise en charge rapide de ses directives de février dernier en faveur des petites et moyennes entreprises. Il a considéré que les mesures adoptées contribueront sans aucun doute à la concrétisation de son engagement pour la création de 200 000 nouvelles petites et moyennes entreprises, durant le prochain quinquennat, et ordonner que ces dispositions soient exécutées conformément à la feuille de route qui les accompagne. Le chef de l'Etat a également relevé qu'"après avoir partiellement résorbé les retards dans le domaine du développement social et de l'amélioration de ses infrastructures de base, l'Algérie entend désormais conjuguer ses efforts d'investissements publics au bénéfice du bien-être de la population, avec une implication plus substantielle des pouvoirs publics dans le domaine de la création de richesses et de biens localement pour faire avancer la diversification indispensable de notre économie nationale". "C'est dans ce cadre que s'inscrit l'important programme d'encouragement à l'agriculture que j'ai déjà annoncé avec un montant de 1000 milliards DA sur le quinquennat, afin d'améliorer la sécurité alimentaire du pays. C'est-là, également, la finalité des dispositions que nous venons d'adopter en faveur des petites et moyennes entreprises et qui sont accompagnées d'autres encouragements spécifiques au secteur du tourisme contenus dans la loi de finances complémentaire pour 2009" a-t-il souligné. A noter que le programme d'action présenté par le ministre des Finances et qui sera mis en œuvre dans le courant de cette année, s'inscrit dans ce cadre et porte notamment sur l'augmentation du niveau garanti des crédits aux petites et moyennes entreprises, dont le plafond passera à 250 millions DA. En outre, la Caisse de garantie des crédits aux PME sera désormais chargée des projets d'un montant situé entre 51 et 250 millions DA, alors que le Fonds de garantie (FGAR) sera dédié aux projets d'un montant allant de 1 à 50 millions DA. La garantie d'Etat sera enfin accordée à ces deux mécanismes qui devront également ouvrir des représentations régionales pour se rapprocher de la clientèle. Il est question aussi d'améliorer le traitement des dossiers de crédits aux petites et moyennes entreprises par les banques, grâce à l'augmentation du réseau d'agences, à l'ouverture de guichets spécifiques et à la normalisation des délais d'étude dans le respect des normes légales. Ledit programme envisage la création par toutes les banques publiques de filiales chargées du capital investissement et du leasing. Celles-ci seront dotées de ressources publiques pour intervenir sur la base de convention fixant la stratégie et les objectifs d'investissement. Il est prévu aussi la création par les banques, au niveau des wilayas, d'entités d'assistance aux projets des PME, en matière d'études et de conseil, et la mise au point de dispositions de nature à permettre aux banques de constituer et de réaliser les garanties prises, de se doter d'une société interbancaire de gestion des actifs saisis et d'instituer une société commune de recouvrement des créances. Toutes ces nouvelles mesures sont intégrées dans le projet de loi de finances complémentaire pour 2009 qui énonce également une obligation pour les investisseurs étrangers de recourir en priorité à la production locale de biens et de services, en contrepartie des avantages du code des investissements qui leur seront accordés. Par ailleurs, en vue de sécuriser davantage le crédit aux entreprises, de nouvelles dispositions légales seront bientôt instituées pour la réévaluation du capital minimum requis à la création de PME et encourager les entreprises souhaitant accéder à un financement bancaire plus conséquent à s'organiser en sociétés par actions. Le gouvernement est attelé à finaliser un second dossier relatif à la rénovation de la politique nationale de mise à niveau des petites et moyennes entreprises, la démultiplication des zones industrielles, notamment à l'intérieur du pays et la rationalisation des mécanismes de soutien à ces entreprises. Ce dossier sera présenté en Conseil des ministres à l'automne prochain.