Le dynamisme du marché publicitaire maghrébin reflète la bonne santé de l'économie maghrébine dont l'énorme potentiel a attiré d'importants groupes internationaux notamment des réseaux de franchise à l'instar de Yves Rocher, Hippopotamus, Mc Donald's, Carrefour...Une récente étude du cabinet d'étude et de conseil SIGMA, a, en effet, montré que le marché publicitaire dans la région du Maghreb est épargné par la crise financière mondiale. Il est attendu que le marché de la publicité dans ces pays connaisse une croissance de 11,2 % en 2009, tirée principalement par le marché publicitaire algérien qui devrait progresser de 12,8 % pour atteindre un volume de 152 millions de dollars, toutefois, loin derrière les 447 millions de dollars du marché marocain. Si l'économie algérienne continue de réaliser ses taux de croissances durant la prochaine décennie, le volume du marché devrait passer de 200 millions de dollars, dont 30 millions de dollars pour l'audiovisuel, et pourrait devenir ainsi, sans conteste, le plus important marché de la publicité dans la région. L'ouverture du paysage audiovisuel, si le gouvernement renonçait au monopole, dynamiserait encore plus le marché publicitaire et par contrecoup l'économie algérienne. Les budgets de la publicité vont augmenter grâce à l'ouverture économique et à l'émergence de la concurrence. Les experts attribuent le développement du marché de la publicité en Algérie à l'émergence de pôles industriels qui se basent sur des stratégies publicitaires importantes afin de pénétrer sur le marché et y rester. Mais dans notre pays, l'économie intègre le phénomène publicitaire autant comme segment d'investissement générateur de flux financiers considérables, que comme miroir qui tend à refléter les mutations économiques en cours. Partant de quelques expériences étrangères et vu les grands pas que le secteur ne cesse de franchir, les autorités algérienne ont éprouvé le besoin de réglementer le secteur afin de faire face à toutes pratiques illégales. La réflexion sur une loi, devenue indispensable, existait depuis des années, afin de réglementer les activités de publicités radiophoniques, télévisuelles, la vente par la télévision et le parrainage, d'autant que l'Algérie, depuis sont ouverture l'économie algérienne a certes permis de suppléer le retrait des fonds publics dans le financement de la presse écrite. Mais il est presque certain qu'elle profite en premier lieu aux entreprises de la télévision et de la radio qui demeurent entièrement financées sur le budget de l'Etat. Actuellement les plus importants budgets de publicité audiovisuelle se trouvent au Maroc, où le secteur audiovisuel détient la part du lion, car le gouvernement a permis à des investisseurs privés d'ouvrir des chaînes de télévision. En France, le système de régulation du marché publicitaire fait ressortir que sur les trois plus grands médias (presse, TV, radio), le poids de la publicité dans le total des ressources s'élève à 40% . A y regarder de plus près, on s'aperçoit que la presse occupe la première place avec 54%, vient ensuite la télévision (40%) et enfin la radio (7%). Cette situation est le produit d'un système de régulation qui vise à une répartition des investissements publicitaires favorisant en premier lieu la presse, et notamment la presse régionale. Il n'est pas étonnant de relever qu'en France la presse régionale est plus étoffée que les publications nationales. Adnane Cherih