Selon le directeur des transports de la wilaya de Blida, les travaux de réhabilitation du téléphérique entre Blida et la station de Chréa seront lancés au début du mois d'avril prochain, a indiqué. Le coût de cette opération de rénovation et de mise à niveau technologique est estimé à 1,110 milliard de dinars, a ajouté la même source, précisant que le délai de réalisation est de 19 mois. Mis en service en 1985 le système de télécabines Blida-Chréa qui compte 136 cabines, a été endommagé à 85% suite à deux attentats terroristes perpétrés en 1993 et en 1994, selon une source de la wilaya. "L'ensemble des installations mécaniques et électroniques du système de télécabines au niveau de la station de Blida, de la station intermédiaire de Beni Ali et de celle de Chréa ont été sérieusement touchées", a précisé la même source. La réhabilitation du transport par câble est devenue impérative pour désengorger le seul axe routier menant à cette station climatique. Les nombreux visiteurs qui se rendent les week-end à la station climatique de Chréa, plus particulièrement en temps de neige, connaissent à chaque fois des désagréments causés par les embouteillages inextricables tout au long de l'axe routier Blida-Chréa, a-t-on constaté. Plusieurs d'entre eux, contrariés et déçus par cet aléa, finissent par rebrousser chemin. Les centaines de voitures venant des wilayas limitrophes et plus particulièrement d'Alger affluent vers Chréa, "ce qui engendre un embouteillage monstre à hauteur du rond point de Bab Errahba, menant vers les premiers contreforts de l'Atlas Blidéen", indique-t-on. Au niveau de l'axe routier Blida-Chréa, long de 18 km, la circulation automobile devient très difficile, voire impossible en raison de l'afflux important des voitures mais surtout de l'indiscipline de certains automobilistes, a-t-on constaté. Réalisé par l'entreprise française "Pomagalski", laquelle est chargée de sa réhabilitation et de la réalisation du métro d'Alger, le système de télécabine Blida-Chréa était géré à ses débuts par une entreprise communale de transport public "Ecotrub", actuellement dissoute avant de faire l'objet d'une cession au profit de l'APC de Chréa. La réhabilitation de cette structure viendra à coup sûr insuffler une nouvelle dynamique au tourisme dans la région qui constitue le seul créneau pourvoyeur de ressources financières pour cette commune, souligne-t-on. Culminant à 1500 mètres d'altitude, la station climatique de Chréa éprouve bien des difficultés à faire face à tout le flux de visiteurs, en raison de l'absence d'infrastructures d'accueil et de loisirs, fait-on remarquer par ailleurs. La commune de Chréa qui tient son nom de l'appellation "Echariaa" (loi musulmane) fut choisie par les habitants, de la région pour régler leurs litiges ou débattre d'un projet, selon les règles de la "chariaa". Chréa fut découverte en 1901 par Marcel Granger, premier président du Ski Club Algérien. Il y édifia la première construction, un chalet-auberge pour les amateurs de sports de montagne qu'il nomma "Ski-Club". Au cours de la même année, un premier hôtel fut construit, l'actuel "Hôtel des Cèdres", permettant, à partir de là, le développement de la station climatique de Chréa dans les domaines touristiques, sportifs et de santé. S'agissant des voies d'accès à la station, il est signalé que l'actuelle route nationale numéro 37 n'existait pas à l'époque. Ce n'est que vers 1915 que fut ouverte une piste "à peine carrossable" entre Blida et Chréa. Les années suivantes ont vu la construction d'autres refuges, notamment celui du "Pic Abdelkader" qui permet aux amateurs de sports de montagne de se reposer au cours de leurs randonnées pédestres.