Une série d'attentats à la bombe a fait 36 morts et plus de 110 blessés dans des quartiers chiites de Bagdad, une flambée de violences qui intervient alors que l'armée américaine a commencé à réduire sa présence dans la capitale irakienne avant la date-butoir du 30 juin, fixée pour le retrait de ses troupes stationnées dans les grandes villes du pays. Il s'agit de la journée la plus meurtrière en Irak depuis les attentats du mois dernier qui avaient visé un marché à Abou Ghraïb, au nord de la capitale irakienne, et une école de police à Bagdad. L'attaque la plus meurtrière de lundi a été perpétrée à 11h30 locales: un double attentat à la voiture piégée sur le marché al-Maalif majoritairement chiite, dans l'ouest de la ville, a fait 12 morts et 32 blessés, a précisé un responsable de la police. Les violences avaient commencé vers 7h30: une voiture piégée avait explosé, dans le centre de la capitale irakienne, faisant au moins six morts et 17 blessés, selon un responsable de la police. La plupart des victimes étaient des journaliers cherchant du travail. Un peu plus tard, un véhicule piégé a sauté sur un marché du quartier chiite de Sadr City, tuant 12 personnes, dont trois femmes et quatre enfants, et en blessant au moins 37 autres, a-t-on appris de sources policières et médicales. Dans les minutes qui ont suivi, une autre bombe a explosé sur un autre marché de l'est de Bagdad, coûtant la vie à trois personnes et faisant 15 blessés, a rapporté un représentant des services de sécurité. L'explosion d'une bombe posée au bord d'une route qui visait un convoi de trois véhicules de police a par ailleurs fait trois morts et 12 blessés, a-t-on précisé de source policière. Un responsable du ministère irakien de l'Intérieur, qui se trouvait à bord d'un des véhicules, n'a pas été blessé. Aucun groupe n'a revendiqué ces attentats, mais un responsable américain a évoqué l'hypothèse d'une attaque coordonnée d'Al-Qaïda. "La nature des attaques et les cibles correspondent avec de précédentes attaques d'Al-Qaïda en Irak", a déclaré le commandant David Shoupe, porte-parole américain. "Nous considérons qu'il s'agit d'une attaque coordonnée de terroristes contre des cibles à majorité chiites" visant à "déclencher des violences confessionnelles". Les autorités américaines soulignent que les violences ont chuté de 90% en Irak depuis leur point culminant en 2007, mais une récente hausse du nombre d'attaques fait craindre une résurgence des extrémistes. L'armée américaine a commencé à retirer des soldats de Bagdad avant l'échéance du 30 juin, fixée pour le retrait de ses troupes de combat stationnées dans les grandes villes irakiennes. Une date-butoir prévue par l'accord de sécurité américano-irakien entré en vigueur cette année. La tension est montée ces dernières semaines à Bagdad entre le gouvernement dirigé par les chiites, et les groupes paramilitaires, pour la plupart sunnites, que les Américains ont organisés pour assurer la sécurité dans leurs quartiers. Par ailleurs, l'armée américaine a annoncé qu'un soldat américain avait été tué dimanche dans la province de Diyala où se trouvent de nombreux insurgés, au nord de la capitale.