"La Chine est encore loin " de l'Algérien Malek Bensmaïl vient de rafler le Prix Spécial du jury lors du 15e Festival international du film méditerranéen de Tétouan (Maroc), qui s'est déroulé du 28 mars au 04 avril dans cette ville artistique du Maroc. Ce film qui a déjà reçu d'autres distinctions comme le Prix Spécial du jury au dernier Festival des 3 Continents (Nantes) et le Prix du meilleur documentaire au Festival international du cinéma numérique à Paris, n'a pas été mis à l'affiche chez nous (à part une ou deux fois) quoi- que l'œuvre ait été montée grâce à une subvention de "Alger capitale de la culture arabe 2007 ". Le film qui est sorti en 2008 est déjà passé en compétition officielle à la 21e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), qui a eu lieu du 28 février au 7 mars dernier. Malek Bensmaïl est un habitué de ce festival où il compte plusieurs distinctions dont, entre autres, " Le grand jeu ", "Boudiaf, un espoir assassiné ", " Aliénations " qui a reçu également le Grand prix des bibliothèques 2004 et " Des vacances malgré tout ", ayant reçu le prix du patrimoine 2002. " La Chine est encore loin " poursuivra un périple international dense, puisqu'il fera l'ouverture du Festival du documentaire arabe Dox Box à Damas (Syrie), sera en compétition officielle au Festival international du film de Fribourg (Suisse), à la Semaine du documentaire de Fès (Maroc) et enfin, en compétition officielle à la 9ème Documenta de Madrid (Espagne). Ce film documentaire de Malek Bensmaïl est une chronique d'un village algérien niché dans les Aurès appelé "Ghassira". Il s'agit d'une bourgade de l'Algérie profonde qui fut un haut lieu de la Guerre de libération nationale, filmée dans sa quotidienneté, avec ses réalités et ses espoirs. Le 1er novembre 1954, près de Ghassira, un petit village perdu dans les Aurès, un couple d'instituteurs français et un caïd algérien sont les premières victimes civiles d'une guerre de sept ans qui mènera à l'indépendance de l'Algérie. Plus de cinquante ans après, Malek Bensmaïl revient dans ce village chaoui, devenu " le berceau de la révolution algérienne ", pour y filmer au fil des saisons ses habitants, entre présent et mémoire, mais aussi son école et ses enfants... Chronique d'une Algérie profonde dont la Chine, terre symbolique, semble encore lointaine. Le film sortira bientôt simultanément sur les écrans français et algériens est-il par ailleurs annoncé. " La Chine est encore loin " est lauréat de la Villa Kujoyama à Kyoto pour l'année 2009. Né à constantine en 1966, Malek Bensmaïl réalise très jeune des essais en super 8 et obtient le premier prix national du Film amateur en Algérie. Après des études de cinéma à Paris suivi d'un stage dans les studios de Lenfilm à Saint-Pétersbourg, il consacre sa filmographie au documentaire de création, entièrement engagé sur l'Algérie. Il dessine à travers ses films les contours d'une humanité complexe : démocratie, modernité-tradition, langage, identité, société. Une volonté d'enregistrer la mémoire contemporaine et faire du documentaire un enjeu de démocratie et de réflexion. En 1996, " Territoire(s) " est un essai documentaire sur les violences archaïques en Algérie et dans le monde arabe et les violences post-modernes en Occident. Entre créations vidéo et documentaires , le film remporte quelques prestigieux prix internationaux comme le Loupbar, Prix de la meilleure découverte documentaire au Festival des Nouveaux Cinémas à Montréal ou le Prix Télévision à Avança/ Porto. " Territoire(s) " est projeté dans le monde entier. La même année, pour Canal+, il réalise un court-métrage entre fiction et documentaire, qui raconte l'autodérision des spectateurs vis à vis de la télévision unique : " Algérian TV Show ", il réalise aussi une des émissions culte " Culture Pub " sur l'Algérie. Rebouh H