Au lendemain de l'annonce des résultats de l'élection présidentielle remportée encore une fois par M. Abdelaziz Bouteflika, le candidat du parti Ahd 54, M. Ali Fawzi Rebaïne a animé, hier, une conférence de presse au siège du CIP, lors de laquelle il a jugé d'inacceptable le taux de voix obtenu par le candidat Bouteflika, de l'ordre de 90,24%. "Il y a eu fraude", a-t-il dit à haute voix, "la pratique de la fraude n'a pas eu lieu le jour des élections, elle a été préparée bien avant", a annoncé M. Rebaïne, qui dit dans le même sillage qu'"ils (les gouvernants) doivent apprendre à organiser des élections transparentes", et d'ajouter que "le gouvernement n'a pas fait l'effort de mettre en place des urnes transparentes". Pour lui, "c'est tout à fait normal qu'on obtienne un tel résultat (90,24%)" ; il a qualifié cette démarche de "hogra" en langage populaire. "Je doute très fort du taux de voix obtenu par le candidat Bouteflika, avec les 12 911 707 de voix, on devait avoir des marées humaines sortir pour fêter la victoire de Bouteflika, alors qu'on a eu droit à des plans pris par le agents de l'ENTV". Il a ainsi pointé du doigt l'ENTV, qui, selon lui, "a fait de la pure propagande". Il a tenu à souligner que "ce qui n'a pas été fait en 10 ans, ne peut pas être fait dans les cinq années à venir". Toutefois, il a indiqué que "si l'opinion publique croit que les résultats des élections sont réels, moi j'accepterai les miens". Rappelons, à cet effet, que le candidat de Ahd 54 a obtenu 0,93 % des suffrages et est arrivé en cinquième position. En somme, le conférencier a insisté sur le fait qu'il y a eu des falsifications de résultats, et pour lui "le Conseil constitutionnel n'est plus crédible". Abordant la campagne, M. Rebaïne a cité le manque de moyens mis à sa disposition, "j'ai fait ma campagne par route, et je n'ai pas eu d'appui pour faire ma campagne à l'étranger, alors que Bouteflika avait à sa disposition et à la disposition de son staff des avions", "chose qui n'est pas juste", d'après lui. Quant aux observateurs étrangers, le conférencier a souligné que "les 108 observateurs n'étaient pas en mesure de donner la crédibilité des élections avec 50 000 bureaux de vote". Le conférencier n'a, d'ailleurs, pas manqué de dire qu'il déposerait un recours auprès du Conseil constitutionnel et solliciter par la même occasion les organismes étrangers tels l'ONU.D'autre part, il a affirmé qu'il poursuivra son combat " quelles que soient les pressions exercée. Je veillerai à créer un combat dans l'égalité des candidats", a-t-il conclu. Nassima Bensalem