Lors d'une conférence de presse tenue, hier, au niveau du Centre international de presse CIP, à Alger, le premier responsable de AHD 54, Ali Fawzi Rebaïne estime que l'Algérie a, encore une fois, raté un rendez-vous historique. Allusion faite à l'élection présidentielle du 9 avril prochain, à laquelle il s'est porté candidat. Donnant son propre bilan sur la campagne électorale qui s'achève aujourd'hui, M. Ali Fawzi Rebaïne n'a pas hésité de dénoncer tous les " dérapages qui ont entaché cette campagne ". Selon lui, cette dernière a commencé avant même le coup de starter officiel. Le premier responsable de AHD 54 a fait, également, part de propositions émises par sa formation en vue d'une élection transparente, et qui, selon lui, ont été complètement ignorées par les responsables. "Nous avons demandé à ce que le coordinateur de la Commission nationale de surveillance de l'élection présidentielle (CNSEP) soit désigné par l'ensemble des candidats. Que cette commission ait un droit de regard sur l'ensemble du processus de préparation de l'élection. Nous avons proposé à ce que cette commission ait à débattre du montant de la subvention attribuée aux candidats, qu'elle ait le droit de consulter le courrier inhérent à l'invitation des observateurs internationaux. Mais malheureusement, le silence est éloquent quant à toutes ces propositions", a-t-il déploré. Le premier responsable de AHD 54 ne s'est pas arrêté là, il pousse le bouchon très loin et ce, en se demandant "comment peut-on avoir des élections libres transparentes et crédibles avec tous les dépassements commis jusqu'à présent par le président sortant et par le Conseil constitutionnel". "Je n'ai déposé que 128 000 signatures. J'ai même un PV avec un cachet d'un huissier de justice qui le prouve. Alors que le Conseil constitutionnel avait déclaré que j'ai déposé 970 000. J'ai honte de mon pays", répète-t-il. Pour ce qui est des dérapages commis par le chef de l'Etat sortant, Fawzi Rebaïne a indiqué que "le non-respect de l'affichage, l'utilisation des moyens des entreprises publiques et privées au profit du Président-candidat, les subventions financières de l'Etat qui ne sont pas suffisantes sont quelques-unes des constatations retenues faites par nous et par tout le peuple algérien", tout en ajoutant que "le Président-candidat a été tellement médiatisé au point où on a l'impression qu'on est à l'époque du culte de la personnalité". Ali Fawzi Rebaïne estime aussi que sa formation n'a pas été sollicitée pour prendre part à la Commission nationale de surveillance des élections à l'étranger ni encore à s'exprimer sur les ondes de Canal Algérie, pour la communauté algérienne établie à l'étranger. Le conférencier a ajouté que devant cet état de fait, les résultats de ce scrutin seront automatiquement entachés de suspicion. Pourquoi Ali Fawzi Rebaïne, devant tout cet état de fait est-il resté dans la course ? Le premier responsable de AHD 54 a répondu que "c'est seulement avec cette lutte politique pacifique permanente qu'on pourra changer le système". Hamid Mohandi