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Près de 13 millions d'Algériens ont dit «oui» à Abdelaziz Bouteflika Dans son bilan du scrutin, M. Zerhouni a annoncé un taux de participation de 74,54%
Photo : S. Zoheir Par Hasna Yacoub Abdelaziz Bouteflika a été réélu, jeudi dernier, président de la République pour la troisième fois. Avec 12 911 705 voix sur les 14 378 578 des suffrages exprimés, le chef de l'Etat a été plébiscité avec un taux de 90,24%. «La majorité absolue» tant souhaitée par Abdelaziz Bouteflika lui a été ainsi accordée mais le chef de l'Etat a surtout réussi son challenge contre l'abstention avec un taux de participation de 74,54%. Ce taux a été annoncé hier par Noureddine Yazid Zerhouni, le ministre de l'Intérieur, qui a donné les résultats du scrutin, sous réserve de leur proclamation officiellement par le Conseil constitutionnel. Dans une conférence de presse animée au CIP, le ministre a déclaré que, sur les 20 595 683 électeurs inscrits, 15 351 305 ont voté, ajoutant que le nombre de bulletins nuls s'élève à 1 420 727. Ce qui indique, selon le ministre d'Etat, que «le peuple algérien a réussi à dépasser les contingences pour exercer son droit et faire son devoir par l'exercice du suffrage universel […] Le scrutin du 9 avril, c'est la victoire de la volonté». Poursuivant le bilan du scrutin de l'élection présidentielle du 9 avril dernier, M. Zerhouni a fait état des scores des cinq autres candidats. Aucun de ces derniers, et selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, n'a obtenu un score égal ou supérieur à 5%. Louisa Hanoune, la secrétaire générale du Parti des travailleurs est classée à la deuxième place, n'obtenant que 604 258 voix des suffrages exprimés, ce qui représente un taux de 4,22%. Moussa Touati, le président du FNA, qui a crié à la fraude à la veille de l'annonce de ces résultats, affirmant la tenue d'un second tour si l'administration avait observé une neutralité, vient en troisième position avec un taux de 2,31% représentant 330 570 voix. Il sera suivi par Djahid Younsi, le candidat d'El Islah avec 1,37% (196 674 voix) et Ali Fawzi Rebaïne, le candidat de Ahd 54 qui a obtenu 133 129 voix représentant un taux de 0,93%. Mohamed Saïd, le candidat libre qui a participé à ces élections pour faire connaître son futur parti politique «Parti pour la liberté et la justice», a classé en bas de l'échelle avec un taux de 0,92%, ce qui représente 132 242 voix exprimées en sa faveur. Nonobstant le fait que ces scores vont être contestés par les cinq candidats et si on s'en tient aux résultats officiels, ces scores renseignent sur l'incapacité des chefs de parti politique à mobiliser autour d'un nouveau projet sociétal. Ils indiquent également que le peuple est la seule opposition en Algérie qui décide d'aller vers le changement ou d'opter pour la continuité. Ce qui n'est pas forcément de bon augure, parce que, sans classe politique forte, il est difficile de créer une réelle démocratie. Le président élu aura donc pour mission de créer le climat adéquat pour l'enfantement d'une relève politique crédible qui permettra «la construction d'une réelle démocratie pour l'Algérie» comme il l'a toujours promis dans son discours électoral.