Depuis l'interdiction des importations des véhicules de moins de trois ans, en Algérie, la tendance du marché de l'automobile est au neuf. Celui-ci connaît une progression spectaculaire, ces dernières années. Si nous devons comparer les importations de ces dernières années, le marché des concessionnaires a augmenté. L'année 2008 a même battu tous les records. Chiffre à l'appui, 327 506 véhicules importés, dont 24 000 véhicules particuliers, et une valeur de plus de 4 milliards de dollars, soit un bond de presque 50%, selon les statistiques de la douane. Il faut savoir que l'Algérie est actuellement le deuxième marché africain, derrière l'Afrique du Sud, avec un parc automobile qui reste le plus important de tout le Maghreb. Quelque 3,5 millions véhicules ont été recensés en 2008. 2 042 824 véhicules de tourisme, 687 391 camionnettes, 536 680 véhicules industriels (camions, remorques, autocars, véhicules spéciaux...), et 125 892 tracteurs agricoles, ainsi que 9 507 motos. S'agissant des modèles présents, les industriels français sont majoritaires ; Peugeot et Renault représentant la moitié des véhicules (900 000 véhicules de marque Peugeot et plus de 600 000 de marque Renault). Ajouter à cela, d'autres marques présentes actuellement sur le marché national, avec la firme asiatique qui en profite beaucoup. Le groupe Hyundai vient, en effet, en tête avec plus de 40 000 véhicules vendus en 2008, suivi de Toyota Algérie (31 000 unités vendues), et enfin Kia Algérie avec près de 12 000 véhicules vendus. Cependant, face à cette situation, notamment relative à la hausse de la facture à l'import, de nombreux hauts responsables de l'Etat ont fait savoir aux constructeurs d'automobile, à plusieurs reprises, que le marché ne restera pas ouvert éternellement. L'instauration d'une nouvelle taxe aux concessionnaires automobile, était l'une des premières décisions des pouvoirs publics, pour inciter ces derniers à investir dans la production, ou encore le montage. Celle-ci, qui a provoqué le désarroi total des concessionnaires, n'a en revanche pas freiné le marché de l'automobile, comme l'ont prédit, à plusieurs fois, les experts en économie. Les conséquences de la taxe sur le véhicule semblent déjà prises en charge par les concessionnaires. Et pour preuve, les prix des voitures ont suivi une tendance haussière cette année, en dépit de la crise financière qui sévit à l'international, qui a conduit à la baisse des prix et au licenciement dans beaucoup de compagnies internationales. Les concessionnaires algériens estiment qu'il n'est pas possible de baisser les prix des voitures à l'importation, ceux pratiqués en Algérie étant en-dessous de ceux de la zone euro. Les quelques données que nous avons sont claires pour prédire que la situation du marché cette année sera meilleure que celle écoulée. Certaines marques ont même dépassé les prévisions établies durant ce premier trimestre, à l'image de Peugeot Algérie, Hyundai Algérie, ou encore Toyota Algérie, qui ont enregistré des performances de vente inégalées. Il faut dire que l'érosion du pouvoir d'achat des couches moyennes, la concurrence entre les concessionnaires automobile, et le développement spectaculaire du crédit véhicule, sont autant de facteurs qui poussent les acheteurs à préférer les voitures neuves. L'arrivée de nouvelles marques contribue, également, à l'abondance de l'offre des voitures neuves au moment où les risques de plus en plus sérieux du marché de l'occasion font fuir les acheteurs à bourse moyenne. De cette situation profitent les concessionnaires, qui devant cet état de fait, "retardent" leurs projets d'investissement en vue de mettre en place des usines de montage, d'autant que l'environnement ne s'y prête pas du tout avec l'absence de zone franche, de sous-traitance pour la pièce détachée. Si, en effet, le pays dispose d'atouts importants tels que le coût de la main-d'œuvre et l'ouverture en faveur d'une économie de marché, il souffre cependant d'un certain nombre de faiblesses comme le niveau de qualification du personnel local et le manque de développement du tissu industriel, en particulier au niveau des fournisseurs et des équipementiers automobile. Adnane Cherih