Après la hausse spectaculaire du parc automobile de l'Algérie, ces dernières années, et la croissance des importations lesquelles ont atteint les 200 000 véhicules en moyenne par an, la tendance est en baisse. En effet, selon le Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) des douanes, l'importation de véhicules au cours des quatre premiers mois de l'année en cours a connu une baisse de 8,55%, d'une valeur de 97,6 milliards de dinars. Dans cette perspective, l'Algérie a importé 101 983 véhicules au cours des quatre premiers mois 2009, contre 111 513 unités durant la même période de 2008. Détaillant ces chiffres du Cnis, les concessionnaires ont importé 95 362 véhicules, contre 103 945 à la même période de 2008, en baisse de 8,26 % pour une montant de 88,5 milliards de DA. Selon la même source, les particuliers, quant à eux, ont importé 6 621 véhicules au cours des quatre premiers mois de 2009, contre 7 568 unités durant la même période de 2008, en baisse de 12,5% pour un montant de 9,1 milliards de DA, ajoute le Cnis. Cette baisse importante, selon les experts, s'explique par les effets de la crise économique internationale, la baisse des ventes par facilité pratiquée par certaines banques et les taxes introduites en 2008 par l'Algérie afin de réguler le marché de l'automobile. Dans cette optique, l'Algérie a tenté de réduire le parc automobile à travers l'instauration de la taxe sur les véhicules neufs et parallèlement réduire l'importation des véhicules. La nouvelle taxe a été introduite dans la loi de finances complémentaire de 2008, qui a institué une taxe sur les véhicules neufs oscillant entre 50 000 et 150 000 DA en fonction de la cylindrée et de la carburation du véhicule, ainsi que d'une redevance de 1% payable par les concessionnaires de véhicules automobiles sur leur chiffre d'affaires annuel. Le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, avait expliqué à cette époque, que ces taxes étaient destinées à soutenir les prix de transport public en commun et à réguler le marché de l'automobile en Algérie. Autre mesure, l'interdiction de l'importation des voitures de moins de trois ans. En effet, il est à préciser, dans ce sillage, que près de 99% des véhicules importés viennent de France. L'Algérie importait 210 000 véhicules par an, dont 65 000 de moins de trois ans, avant l'entrée en vigueur de la mesure d'interdiction du gouvernement. Par ailleurs, l'euro reprend l'ascenseur et revitalise du coup le marché noir des devises. La monnaie européenne approche à présent la barre symbolique de 120 dinars l'unité. Un record historique dans les banques, l'euro s'échange entre 93 et 103 dinars l'unité. Cela a impacté les prix des véhicules neufs. Ce qui a généré la baisse de la demande. Cependant, la seule année où les importations de voitures en Algérie ont connu une baisse, c'était en 2006 où 188 006 unités ont été importées, contre 251 576 unités l'année d'avant, soit une baisse de 25% selon les statistiques des Douanes algériennes. Pour plus de précisions et selon les services des douanes, au premier semestre 2008, quelque 3,5 millions véhicules ont été recensés en Algérie. Yazid Idir