Le président de la Banque centrale européenne a laissé entendre quelle sera la prochaine décision monétaire de la BCE en déclarant qu'elle pourrait réduire son principal taux, mais seulement de 25 points de base supplémentaires. Jean-Claude Trichet, actuellement en déplacement au Japon, a indiqué dans une interview à l'agence de presse Kyodo que toute nouvelle détente monétaire devra être une détente mesurée. "J'ai dit que je n'excluais pas que nous puissions baisser les taux à un rythme très mesuré", a-t-il déclaré dans un autre entretien, accordé cette fois au journal Yomiuri. "J'ai dit: aujourd'hui nous avons réduit les taux de 25 points de base. C'est un rythme mesuré. Par conséquent, c'est l'ordre de grandeur d'une possible décision future", a-t-il ajouté. Selon des propos cités par l'agence Kyodo, Jean-Claude Trichet a également répété la position selon laquelle réduire les taux à zéro n'était pas du tout approprié dans la zone euro. Il a également répété que la banque n'abaisserait pas son taux de facilité de dépôt, actuellement à 0,25%. Le principal taux directeur de la BCE, le taux de refinancement, se situe actuellement à un plus bas historique de 1,25%. La banque l'a réduit en tout de trois points de pourcentage depuis octobre, et les économistes s'attendent à une dernière baisse de 25 points de base à 1,0% lors du Conseil des gouverneurs de mai. Dans une interview au quotidien Mainichi, le président de la BCE a également déclaré qu'il était trop tôt pour tirer des conclusions définitives sur une reprise économique, et que les derniers signes d'embellie observés à travers les indicateurs macroéconomiques ne devait pas être surestimés. Jean-Claude Trichet a souligné à plusieurs reprises ces dernières semaines qu'il s'attendait à une reprise modérée l'an prochain, mais des signes d'amélioration au niveau de certaines statistiques et les propos plus optimistes tenus par certaines grandes sociétés, comme le géant américain General Electric, ont conduit les économistes à espérer un redémarrage plus précoce. "En ce qui concerne 2009, préparons-nous à connaître une année très difficile", a précisé le président de la BCE, selon le texte de l'interview à Mainichi. "Comme nous l'observons à chaque fois, dans le courant de l'année, nous avons des hauts et des bas: un mélange d'indicateurs qui s'améliorent, et d'indicateurs qui se dégradent. Je déconseille donc d'exagérer l'importance de ce que nous observons et de tirer des conclusions définitives à partir des différents indicateurs, qu'il soient à la hausse ou à la baisse." Jean-Claude Trichet a par ailleurs refusé de fournir des détails sur les mesures non-conventionnelles que la BCE s'apprête à prendre, renvoyant au 7 mai, où ce plan de lutte contre la crise financière sera dévoilé. "Lorsque nous prendrons une décision sur les mesures non-conventionnelles le 7 mai, nous les expliquerons aux marchés et aux investisseurs", a-t-il dit. Aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et au Japon, où les taux d'intérêt ont été ramenés à zéro ou près de zéro, la réponse à la crise des banques centrales a inclus des rachats de dettes bancaires ou publiques.