Une opération de traitement d'une superficie estimée à 186 hectares de terres de parcours infestés par le criquet marocain a été entreprise, dimanche, par les services de protection phytosanitaire de la wilaya de Sidi Bel-Abbès, d'après les services de la direction locale des services agricoles. Les principaux foyers envahis par cet insecte, selon la même source, se trouvent dans les communes de Ras El Ma, Marhoum et Oued Sebaâ, situées au sud de la wilaya. Un important dispositif de lutte et de surveillance a été mis en place par les services de protection phytosanitaire afin de circonscrire la zone infectée et la traiter à l'aide de produits chimiques nécessaires. Cette opération consiste en la destruction des foyers primaires du criquet marocain, évitant ainsi la formation de bandes larvaires et des essaims, tout en maintenant sous surveillance ses principales aires de reproduction et de grégarisation, a-t-on expliqué. Parallèlement à cette opération, un autre insecte, à savoir la punaise des céréales, "est largement mis sous observation", au niveau de plusieurs champs céréaliers "où tous les moyens de lutte ont été mis en place", a-t-on souligné auprès de la direction de l'agriculture. En Algérie, le dispositif de veille est toujours en place et n'a jamais cessé d'être opérationnel. Les pouvoirs publics reste vigilants par rapport à la question acridienne et sont prêts à intervenir à tout moment. L'Algérie est capable de traiter 600 000 hectares de terres infestées chaque jour. L'analyse de la biogéographie du criquet pèlerin en Algérie montre que les sites à hautes fréquences sont répartis de façon contagieuse. Au cours des invasions, l'aire de reproduction s'étend essentiellement dans les zones anthropisées méditerranéennes faisant courir des risques considérables à l'agriculture du pays. En période de rémission, l'aire de reproduction s'étale entre le Sahara central et le Sahara méridional, parfois au Sahara septentrional. Seuls le Sahara central et le Sahara méridional sont concernés par des reproductions régulières ou chroniques du criquet pèlerin solitaire. Certains sites permettent des reproductions régulières, susceptibles d'engendrer, certaines années, des phénomènes de transformation phasaire, phénomène critique quand les populations allochtones sont déjà plus ou moins transiens. L'Algérie est au coeur d'un ensemble de régions étroitement interdépendantes des activités acridiennes dans les pays voisins de l'Afrique occidentale, d'où la nécessité d'une stratégie de surveillance et de lutte efficace et d'une bonne circulation des informations afin de pouvoir anticiper sur les évènements. En somme, bien que certains adages disent "qu'après l'année d'invasion du criquet, les récoltes seront meilleures", d'autres dictons soutiennent en revanche que "les criquets ne s'attaquent qu'aux champs du hlal, et jamais aux propriétés mal acquises". Cela n'a jamais été vérifié. Quand le criquet a faim, il croque tout. Nassima B.