L'amélioration du pouvoir d'achat constitue une dimension fondamentale des conditions de travail et sera une préoccupation permanente de l'action publique.C'est ce qui ressort du message du président Bouteflika, adressé, hier, aux travailleuses et travailleurs, et lu en son nom par Ali Boughazi, conseiller à la présidence de la République, à l'occasion des festivités officielles célébrant la Fête internationale du travail, organisées cette année dans la wilaya de Jijel. Bouteflika a fait remarquer, dans son message, que les nécessités d'une adaptation aux nouvelles conditions de l'économie mondiale ont conduit à des assouplissements du code du travail favorisant, notamment, la flexibilité dans l'entreprise. Mais cela, a-t-il soutenu, ne doit pas signifier un recul de l'Etat dans sa vocation protectrice du travailleur. Les services spécialisés de l'Etat, a-t-il ajouté, seront renforcés pour assurer leur mission d'y veiller avec rigueur. Pour le président de la République, en revalorisant le travail, "nous oeuvrons à assurer que l'effort et le mérite soient effectivement les seuls critères de la promotion sociale", relevant qu'"il nous faudra aussi redoubler d'efforts dans la lutte pour éliminer, dans tous les aspects de la vie nationale et à tous les échelons, le favoritisme et les passe-droits, qui trop souvent encore, contribuent à alimenter la démobilisation professionnelle et la frustration sociale". "Comme il nous faudra redoubler d'efforts pour éliminer la spéculation et le parasitisme social dont je n'ai pas besoin de souligner la nocivité pour l'ensemble de notre société", a-t-il souligné. "Forts des leçons douloureuses du passé, en effet, notre pays se devaitde reconstituer les moyens de sa souveraineté économique et ceux lui permettant de faire face à d'éventuels retournements du marché pétrolier", a-t-il poursuivi. Le président Bouteflika s'est félicité de cette orientation qui, a-t-il dit, "permet, aujourd'hui, à l'Algérie d'envisager avec une sérénité relative une prolongation de la crise économique qui sévit gravement à l'échelle du monde". Il a, par ailleurs, tenu à exprimer ses félicitations et les remerciements de la nation aux travailleurs et à leur représentants qui ont fait preuve d'un sens élevé de la responsabilité, d'une vision claire des intérêts supérieurs de la Nation et des exigences de son devenir et ont démontré leur maturité, notamment au cours de la concertation tripartite. A ce propos, Bouteflika a fait part de sa volonté affirmée d'associer dans la période qui s'ouvre, de manière plus large et plus systématique les travailleurs, à travers leur représentation syndicale, à la préparation de toutes les décisions qui pourraient affecter de quelque manière que ce soit le monde du travail. Dans ce contexte, le chef de l'Etat a affirmé que les questions liées au travail resteront au coeur de la politique que "nous mettons en oeuvre dans le cadre du programme tel que nous l'avons déjà développé ". Cette orientation trouvera son point d'application, selon Bouteflika, d'abord dans l'action pour la résorption du chômage, cette plaie qui, bien que fortement réduite au cours des dernières années, pèse encore trop lourdement sur le corps social. Le président de la République rappellera, à cette occasion, l'objectif qu'il s'est fixé de créer trois millions d'emplois dans les cinq prochaines années. "Cet objectif est ambitieux, mais il est à notre portée pour autant que nous sachions faire prévaloir, à tous les niveaux de notre action, l'intérêt supérieur de notre pays et la discipline nécessaire à sa réalisation", a-t-il affirmé. A cet effet, Bouteflika a souligné que l'Etat encouragera les activités à fort coefficient de valeur ajoutée, c'est-à-dire essentiellement les activités à fort contenu de main-d'oeuvre et accordera toute l'attention nécessaire à la protection du travailleur. "Le travail salarié non déclaré, qui pénalise gravement des milliers de travailleurs, privés notamment de leur droit à la sécurité sociale et à la retraite, parfois soustraits de la couverture des garanties légales concernant la sauvegarde de leur intégrité physique, constitue une pratique qui sera combattue énergiquement par l'Etat", a-t-il conclu. Adnane Cherih