Le président a affirmé hier qu'en revalorisant le travail, “nous œuvrons à assurer que l'effort et le mérite soient effectivement les seuls critères de la promotion sociale”. Le chef de l'Etat a relevé qu'“il nous faudra aussi redoubler d'effort dans la lutte pour éliminer, dans tous les aspects de la vie nationale et à tous les échelons, le favoritisme et les passe-droits qui, trop souvent encore, contribuent à alimenter la démobilisation professionnelle et la frustration sociale”. “Comme il nous faudra redoubler d'effort pour éliminer la spéculation et le parasitisme social dont je n'ai pas besoin de souligner la nocivité pour l'ensemble de notre société”, a-t-il souligné. Pour le chef de l'Etat, l'amélioration du pouvoir d'achat constitue “une dimension fondamentale” des conditions de travail et sera “une préoccupation permanente” de l'action publique. “La situation d'ensemble a pu être améliorée à cet égard au cours des années écoulées dans toutes les limites compatibles avec des exigences collectives essentielles”, a rappelé le chef de l'Etat dans un message adressé aux travailleuses et travailleurs, et lu en son nom par M. Ali Boughazi, conseiller à la présidence de la République, à l'occasion des festivités officielles célébrant la fête internationale du travail, organisées cette année dans la wilaya de Jijel. “Fort des leçons douloureuses du passé, en effet, notre pays se devait de reconstituer les moyens de sa souveraineté économique et ceux lui permettant de faire face à d'éventuels retournements du marché pétrolier”, a-t-il poursuivi. Le président Bouteflika s'est félicité de cette orientation qui, a-t-il dit, “permet, aujourd'hui, à l'Algérie d'envisager avec une sérénité relative une prolongation de la crise économique qui sévit gravement à l'échelle du monde”. Le chef de l'Etat a affirmé que les questions liées au travail “resteront au cœur de la politique que nous mettons en œuvre dans le cadre du programme tel que nous l'avons déjà développé”. “Cette orientation trouvera son point d'application, d'abord, dans l'action pour la résorption du chômage ; cette plaie qui, bien que fortement réduite au cours des récentes années, pèse encore trop lourdement sur le corps social”, a-t-il constaté. Le président de la République a rappelé l'objectif qu'il s'est fixé de créer trois millions d'emplois dans les cinq prochaines années. “Cet objectif est ambitieux, mais il est à notre portée pour autant que nous sachions faire prévaloir, à tous les niveaux de notre action, l'intérêt supérieur de notre pays et la discipline nécessaire à sa réalisation”, a-t-il affirmé. À cet effet, le président Bouteflika a souligné que l'Etat “encouragera les activités à fort coefficient de valeur ajoutée, c'est-à-dire essentiellement les activités à fort contenu de main-d'œuvre” et “accordera toute l'attention nécessaire à la protection du travailleur”. “Le travail salarié non déclaré, qui pénalise gravement des milliers de travailleurs privés, notamment de leur droit à la Sécurité sociale et à la retraite, parfois soustraits de la couverture des garanties légales concernant la sauvegarde de leur intégrité physique, constitue une pratique qui sera combattue énergiquement par l'Etat”, a-t-il affirmé. Le président Bouteflika a fait remarquer que les nécessités d'une adaptation aux nouvelles conditions de l'économie mondiale “ont conduit à des assouplissements du code du travail favorisant, notamment la flexibilité dans l'entreprise”. “Mais cela, a-t-il soutenu, ne doit pas signifier un recul de l'Etat dans sa vocation protectrice du travailleur”, indiquant que les services spécialisés de l'Etat “seront renforcés pour assurer leur mission d'y veiller avec rigueur”.