Le président de la République promet que l'Etat va, également, «combattre énergiquement» le travail non déclaré qui prive, selon lui, les travailleurs de leurs droits à la sécurité sociale et à la retraite. La lutte contre le favoritisme, les passe-droits, le travail non-déclaré, la spéculation et le parasitisme social constituent le cheval de bataille du Président Abdelaziz Bouteflika. C'est, du moins, ce qui ressort du message du chef de l'Etat adressé aux travailleuses et aux travailleurs à l'occasion de Fête internationale du travail. Le chef de l'Etat a estimé, dans la même lettre lue par Ali Boughazi, conseiller à la présidence de la République, lors des festivités célébrant cette date du 1er Mai, organisées cette année dans la wilaya de Jijel, que ces fléaux restent la source principale et essentielle de la frustration sociale et de découragement. M.Bouteflika estime que la valorisation du travail reste la meilleure voie pour faire face à ces problèmes. Le président de la République déclare qu'il est plus que primordial de valoriser l'effort et le mérite. En revalorisant le travail, «nous oeuvrons à assurer que l'effort et le mérite soient effectivement les seuls critères de la promotion sociale». Pour y parvenir, le chef de l'Etat lance un appel à tous les travailleuses et travailleurs pour «redoubler d'efforts dans la lutte pour éliminer, dans tous les aspects de la vie nationale et à tous les échelons, le favoritisme et les passe-droits qui, trop souvent encore, contribuent à alimenter la démobilisation professionnelle et la frustration sociale». C'est la deuxième fois que M.Bouteflika s'exprime sur «le favoritisme et les passe-droits». Dans son discours qu'il a prononcé lors de son investiture, il a abordé ces mêmes fléaux. Il s'est engagé, d'autre part, à intensifier la lutte contre les pratiques du favoritisme et du passe-droit, estimant qu'il s'agit-là de «sources de frustration et de découragement», tout comme la corruption. Dans le même message, le chef de l'Etat est revenu sur la situation des travailleurs non déclarés. Il promet que l'Etat luttera contre ce phénomène qui prive les travailleurs de la sécurité sociale ainsi que de la retraite. «Le travail salarié non déclaré, qui pénalise gravement des milliers de travailleurs, privés, notamment, de leurs droits à la sécurité sociale et à la retraite, parfois soustraits de la couverture des garanties légales concernant la sauvegarde de leur intégrité physique, constitue une pratique qui sera combattue énergiquement par l'Etat», a-t-il indiqué. Et d'ajouter: «Comme il nous faudra redoubler d'efforts pour éliminer la spéculation et le parasitisme social dont je n'ai pas besoin de souligner la nocivité pour l'ensemble de notre société.» C'est dans ce contexte qu'il rassure que l'Etat «accordera toute l'attention nécessaire à la protection du travailleur». Le chef de l'Etat a affirmé que les questions liées au travail «resteront au coeur de la politique que nous mettons en oeuvre dans le cadre du programme tel que nous l'avons déjà développé». Par la même occasion,le chef de l'Etat a touché un mot sur la question du pouvoir d'achat. Sur cette question, il a affirmé que l'amélioration du pouvoir d'achat constitue une «dimension fondamentale» des conditions de travail et sera une «préoccupation permanente» de l'action publique. «Fort des leçons douloureuses du passé, en effet, notre pays se devait de reconstituer les moyens de sa souveraineté économique et ceux lui permettant de faire face à d'éventuels retournements du marché pétrolier», a-t-il poursuivi. Et de se féliciter de cette orientation qui permet à l'Algérie, selon le Président, «d'envisager avec une sérénité relative une prolongation de la crise économique qui sévit gravement à l'échelle du monde». S'agissant de la question du chômage, le chef de l'Etat a souligné que bien qu'il soit «réduit au cours des récentes années», il continue à peser «encore trop lourdement sur le corps social». Et de rappeler que sa promesse électorale, à savoir la création de 3 millions de postes d'emploi dans les cinq prochaines années, «est à notre portée pour peu que nous sachions faire prévaloir, à tous les niveaux de notre action, l'intérêt supérieur de notre pays et la discipline nécessaire à sa réalisation». Après avoir félicité la famille du monde du travail, le Président Bouteflika a fait part de sa «volonté affirmée» d'associer «dans la période qui s'ouvre, de manière plus large et plus systématique les travailleurs, à travers leur représentation syndicale, à la préparation de toutes les décisions qui pourraient affecter de quelque manière le monde du travail», a- t-il souligné.