La facture d'importation de lait en poudre, qui a atteint, en 2008, les 750 millions de dollars, devrait connaître une baisse importante, à en croire les prévisions de l'Office national interprofessionnel du lait (Onil), qui prévoit une baisse à hauteur de 50%. Cette facture, consacrée à l'importation de la poudre de lait destinée à la production de lait pasteurisé en sachet, ne devrait pas dépasser les 350 millions de dollars cette année, a indiqué à l'APS le directeur général de l'Onil, Abdelhafidh Henni. Ces prévisions sont calculées sur la base de plusieurs facteurs, dont la baisse du prix de la matière première sur le marché international, qui est passé de 5 000 dollars la tonne, en 2008, à 2 200 dollars cette année. Cette baisse des importations est attribuée également à une meilleure gestion des opérations d'importation, qui tient compte de la chute de la demande nationale sur la poudre de lait, en raison de l'intégration du lait cru dans le processus de transformation au niveau des laiteries, a ajouté le même responsable. M. Henni a souligné que cette maîtrise des importations a permis à l'Algérie d'économiser environ 40.000 tonnes de poudre de lait cette année. Créé en 2007, l'Onil a été chargé, initialement, d'importer et de distribuer la poudre de lait aux différentes laiteries du pays, touchées de plein fouet par le renchérissement des prix de la matière première sur le marché international. Pour soutenir le prix public du lait ordinaire, vendu à 25 DA le sachet d'un litre, l'Etat consacre une subvention de l'ordre de 15 milliards de DA. L'Algérie, qui dispose de 900 000 vaches laitières, importe 60% de sa consommation en poudre de lait pour couvrir ses besoins estimés à plus de 3 milliards de litres par an. La production nationale est de 2,2 milliards de litres par an, dont 1,6 milliard de litres de lait cru. A partir de juillet, l'Onil gérera les subventions de l'Etat A propos de la subvention accordée par l'Etat à la filière lait, gérée jusqu'à maintenant par la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA), M. Henni a indiqué qu'à partir de juillet prochain, c'est l'Onil qui prendra en charge cette opération, selon le nouveau dispositif, dit de développement de la filière lait, production nationale, mis en place en mars dernier. Auparavant, la distribution de cette subvention était prise en charge par la CNMA, à travers les directions des services agricoles des wilayas (DSA). La CNMA a achevé, au 21 avril, l'opération d'affectation de cette aide, d'un montant de 311 millions de DA, pour le 1er trimestre 2009, a indiqué à l'APS son directeur général, Kamel Arba. Cette aide est répartie comme suit: une prime de 12 DA/litre est accordée à l'éleveur (contre 7 DA en 2008), 5 DA/litre pour le collecteur ainsi qu'une prime d'intégration de 4 DA/litre accordée au transformateur. M. Henni a indiqué que "les opérateurs de la filière ont jusqu'au 30 juin pour s'adapter au nouveau dispositif et constituer les documents administratifs nécessaires pour leur adhésion". Pendant la période comprise entre mars et juin, la CNMA continuera à gérer la subvention de l'Etat avant de se retirer définitivement à partir du 1er juillet. Il a fait savoir, à ce propos, que l'Office, à travers son guichet unique, installé au niveau de la Badr, procèdera, à partir de ce dimanche, au paiement des primes du mois de mars, pour le compte de 113 opérateurs ayant déjà rejoint le nouveau dispositif. Le paiement de la subvention, qui était auparavant trimestriel, se fera désormais mensuellement et en aval, a précisé M. Henni. Ce responsable a précisé que la décision du ministère de confier cette mission à l'Onil a pour objectif de rendre le paiement des opérateurs concernés plus rapide. S'agissant du montant de la subvention, M. Henni a indiqué qu'elle sera revue à la hausse au vu du nombre d'opérateurs qui adhèrent au fur et à mesure. Cela prendra en compte également l'importance de la production, qui augmente durant le printemps (mars à juin) et diminue en été, avant de reprendre en automne, a-t-il expliqué. Quelque 20 000 opérateurs (producteurs, collecteurs et transformateurs) sont concernés par cette aide et l'Onil table sur 40.000 adhérents d'ici la fin de l'année. Nassima Bensalem