B. Mahmoud La filière lait est en bonne voie pour atteindre l'objectif fixé par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural de collecter 400 millions de litres de lait cru durant cette année. Pour le seul 1er trimestre 2009, 98 millions de litres de lait cru avait été collectés, a déclaré, hier, sur les ondes de la chaîne III, Abdelhafidh Henni, le DG de l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL). «Il y a une hausse effective du volume du lait cru collecté au début 2009. Les laiteries collectent trois fois plus par rapport à l'année dernière», soutient-t-il. Ces performances sont dues aux dernières mesures incitatives prise par le ministère de tutelle et pour booster la production locale de lait et pour réduire la facture des importations de cette denrée stratégique estimée, en 2008, à plus de 700 millions de dollars. Evoquant justement la facture des importations, le premier responsable de l'ONIL annonce une baisse de la valeur de cette facture de l'ordre de 400 millions de dollars en 2009. Selon les prévisions de l'ONIL, il est attendu que la facture de la poudre de lait importée en Algérie ne dépasse pas les 300 millions de dollars cette année, contre 750 millions en 2008. Cette chute de la valeur des importations est en réalité due à des facteurs exogènes et, en particulier, à l'effondrement de près de moitié des cours de la poudre de lait sur le marché mondial. «Il y aura une baisse considérable de la facture de lait en 2009 non seulement en raison de la chute des prix à l'international, mais également à cause des dernières mesures incitatives prises par la tutelle», estime le DG de l'ONIL. Les prévisions de l'Office sont calculées sur la base de plusieurs facteurs, dont la baisse du prix de la matière première sur le marché mondial, qui est passé de 5.000 dollars la tonne, en 2008, à 2.200 dollars cette année. Les derniers chiffres de la répartition des importations par groupe de produits confirment ces prévisions. Il est constaté une baisse de 16,37 % des importations des produits alimentaires, dont la poudre de lait, leur montant étant passé à 1,65 milliard de dollars au 1er trimestre 2009, contre 1,98 milliard au premier trimestre 2008. L'autre facteur cité est «une meilleure gestion des opérations d'importation de lait en Algérie, qui tient compte de la chute de la demande nationale sur la poudre de lait, en raison de l'intégration de lait cru dans le processus de transformation au niveau des laiteries». Economiser 40.000 tonnes de poudre de lait Cette maîtrise des importations aurait permis d'économiser environ 40.000 tonnes de poudre de lait cette année. Questionné sur une possibilité d'une hausse des importations algériennes pour profiter de l'effondrement des cours de la poudre de lait sur les marchés, Abdelhafidh Henni est affirmatif: «Il n'y aura pas de recours à des importations massives de la poudre de lait en 2009». Abordant les facilitations accordées aux producteurs et collecteurs de lait cru, il estime que le nouveau guichet unique ONIL/BADR permet le versement des subventions aux différents intervenants en un temps réduit. L'Etat a consacré, cette année, 8 milliards de dinars de subventions pour encourager la production locale de lait cru. Créé en 2007, l'ONIL a été chargé initialement d'importer et de distribuer la poudre de lait aux différentes laiteries du pays touchées de plein fouet par le renchérissement des prix de la matière première sur le marché international. Pour soutenir le prix public du lait pasteurisé, vendu à 25 dinars le sachet d'un litre, l'Etat consacre une subvention de l'ordre de 15 milliards de dinars. L'Algérie, qui dispose de près de 900.000 vaches laitières, importe 60% de sa consommation en poudre de lait pour couvrir ses besoins estimés à plus de 3 milliards de litres/an. La production nationale est de 2,2 milliards de litres/an, dont 1,6 milliard de litres de lait cru. L'Algérie ambitionne de porter sa production de lait annuelle à plus de 3 milliards de litres à l'horizon 2014. B.M.