Les travaux de la 71e session du conseil d'administration de l'Organisation arabe du travail (OAT) ont été ouverts, hier, à Alger, en présence du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, M. Tayeb Louh, et du directeur général de l'OAT, M. Ahmed Mohamed Loukmane. Lors de cette réunion, M. Louh a été désigné comme président du conseil d'administration de l'OAT et ce, pour une durée d'une année. Dans son allocution, le ministre du Travail a tenu à souligner que cette session intervient dans une conjoncture importante marquée par la crise économique qui sévit de par le monde et qu'elle précède la tenue de la 98e Conférence internationale sur le travail, qui se déroulera en mois de juin à Genève. Le ministre a rappelé la tenue du sommet économique à Koweït en janvier dernier, lors duquel a été décrété la prochaine décennie (2010-2020), décennie arabe de l'emploi. L'OAT s'est engagée dans cette optique, à concrétiser cet objectif, mais aussi de faire baisser le taux de chômage dans le monde arabe de 50% à l'horizon 2020. Il a également évoqué quelques recommandations retenues lors du forum Arabe du Développement et de l'Emploi, tenu à Doha en novembre. Il a donc souligné la nécessité de l'élaboration d'études et enquêtes précises dans chaque pays arabe en vue d'élargir la connaissance des différentes formes et causes du chômage dans les différents domaines et régions, et d'analyser les données et les informations précises et contemporaines selon des méthodes scientifiques qui pourraient aider les preneurs de décisions politiques, économiques, sociales et éducatives à trouver des solutions pratiques pour remédier au problème du chômage et développer les diverses régions arabes. Il a rappelé l'importance de procéder à l'élaboration d'études approfondies visant la mise en contact et la connaissance de la situation au sein des marchés du travail dans les pays arabes, ainsi que l'évaluation de la performance et de la compétence des services s'appliquant à la réalisation de l'équilibre entre l'offre et la demande de la main-d'œuvre et la détermination des besoins et compétences requis et prévus pour la mise en place des projets de développement afin d'élaborer les projets et les programmes de formation adéquats et tirer profit des chances de coopération panarabe via la généralisation des études et conclusions. Le ministre n'a pas omis de signaler que l'Algérie a mis en place une stratégie du travail afin de promouvoir l'emploi et lutter contre le chômage et ce, en encourageant l'investissement générateur de postes d'emploi, et la création de PME par des jeunes promoteurs. Pour ce qui est de la 98e Conférence internationale du travail, qui se tiendra à Genève, en Suisse, du 3 au 19 juin prochain, le ministre a indiqué qu'elle sera l'occasion d'approfondir la réflexion et le débat sur les effets de cette crise en vue de trouver des solutions à la mesure des défis auxquels le monde, et notamment les pays du Sud, sont aujourd'hui confrontés. Il a ainsi appelé les pays arabes à exposer leur point de vue sur la question de l'emploi. De son côté, M. Loukmane a précisé que l'Algérie est parmi les rares pays arabes à avoir réussi à faire baisser le taux de chômage. Il a également signalé que selon les prévisions de l'OAT, le taux du chômage grimpera de 2% en 2009, en raison de la crise financière mondiale. A noter que le premier rapport de l'OAT sur l'emploi et le chômage dans le monde arabe, publié en juillet dernier, a révélé que le taux de chômage dépassait 14 % dans le Monde arabe, soit plus de 17 millions de chômeurs. Evoquant les défis posés par le chômage dans la région arabe, le document a cité l'explosion démographique, le manque de compétences, la nécessité d'un bond stratégique qualitatif en matière de ressources humaines et la baisse des revenus pétroliers dans certains pays arabes, mettant l'accent sur les défis économiques, tels la faiblesse des exportations, l'inefficacité des secteurs productifs et le recul des taux de croissance économique dans les pays en développement. C'est pour toutes ces raisons que l'OAT s'engage, à travers son directeur général, à former une main-d'œuvre arabe qualifiées qui répond aux besoins du marché du travail. D'ailleurs, c'est l'une de la priorité de l'organisation. Nassima Bensalem