L'Algérie compte moins de 45 000 travailleurs réguliers issus de différentes nationalités, révèle Tayeb Louh, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. Intervenant hier lors d'un point de presse, tenu à Alger en marge de l'ouverture de la 71e session ordinaire du conseil d'administration de l'Organisation arabe du travail (OAT), M. Louh a estimé que le nombre de travailleurs étrangers activant en Algérie représente une infime minorité par rapport à la main-d'œuvre locale. « Il n'est délivré aucune autorisation de travail pour les étrangers que lorsqu'il s'agit d'une spécialité introuvable en Algérie », dira-t-il, en rappelant l'existence d'une législation obligeant les sociétés étrangères et nationales à recruter parmi les algériens. Expliquant le recours aux travailleurs étrangers, M. Louh reconnaît que la main-d'œuvre nationale manque de qualification dans certaines spécialités de types techniques, en citant le projet de l'autoroute Est-Ouest. « La politique de l'Algérie consiste à faire profiter les travailleurs algériens de l'expérience et de la qualification des travailleurs étrangers », souligne-t-il. Interrogé, par ailleurs, sur le cas des travailleurs algériens dont la rémunération ne dépasserait pas le seuil du Salaire national minimum garanti (SNMG), le ministre a balayé d'un revers de la main ces informations, en estimant qu'« il n'existe pas de travailleurs touchant un salaire en dessous de 12 000 DA ». « Chaque travailleur dispose d'un contrat de travail et il est de son droit d'être rémunéré au moins à 12 000 DA », note-t-il. Toutefois, le ministre nuance ses propos, juste après, en brandissant la « sanction » contre les employeurs qui rémunèrent leurs travailleurs avec un salaire inférieur au SNMG. Pour sa part, Ahmed Mohamed Lokman, directeur général de l'OAT, a fait savoir que son organisation ambitionne de réduire de moitié le taux de chômage dans le monde arabe, soit à 7% en 2020. Actuellement, il est de 14% environ, le plus élevé dans le monde.