Deux oeuvres cinématographiques qui abordent la thématique générale de la ville et du cinéma et qui concernent la problématique de l'eau seront proposés aujourd'hui au Centre culturel français d'Alger : il s'agit du vieux film toujours d'actualité de Marcel Pagnol, " Manon des sources " (France, 1952, 117 min) et du moins vieux, " Retour aux sources : l'eau des villes méditerranéennes " de Stéphane Bégoin (France, 2005, 52 min). Le premier film sera projeté à 15h tandis que le second qui aura lieu en présence du réalisateur, sera projeté à 18h30. Le débat qui tournera autour de la problématique de l'eau considéré à juste titre comme le nerf de la guerre, sera organisé en présence de outre Stéphane Bégoin, de Marielle Gros, réalisatrice, productrice et membre du festival Image de Ville et M'hamed Rebah, journaliste à La Nouvelle République, auteur de L'écologie oubliée aux éditions Marinoor (1999) et de Les risques écologiques en Algérie aux éditions APIC (2005)."L'eau a toujours constitué un enjeu crucial dans le bassin méditerranéen, région du globe la moins arrosée par habitant. Cette "culture de l'eau" est aujourd'hui menacée...La densification des tissus urbains au Maghreb ainsi que la mauvaise gestion des ressources hydriques ont fait de l'eau une question sociopolitique majeure et conduit les autorités à chercher des solutions d'avenir. A travers deux exemples, Alger et Fès, le réalisateur Stéphane Bégoin nous propose quelques pistes de réflexion. " Après dix années de montage, Stéphane Bégoin attrape le virus du documentaire et décide de réaliser ses propres films. Son intérêt se porte sur les histoires humaines, les questions spirituelles et le monde méditerranéen. Pour Arte, il réalise Méditerranée, un documentaire consacré à l'écosystème méditerranéen ; pour La Cinquième, il réalise Méditerranées, série documentaire décryptant le passé et le devenir de cette mer. Enfin, Méditerranée, la fin de la soif ? et Retour aux sources : l'eau des villes méditerranéennes, interrogent les pays du sud dans leur relation à l'eau. Résumé: Sur les bords de la Méditerranée, l'eau du ciel est rare, dans les barrages elle s'évapore, les nappes souterraines, intensivement exploitées, s'épuisent. Et au fur et à mesure que des solutions sont trouvées, de nouvelles difficultés apparaissent. Ces villes sont-elles alors condamnées? Les hommes pourront-ils trouver à temps de nouvelles sources d'approvisionnement en eau potable? Les avancées technologiques leur permettront-elles l'exploitation de gisements jusque là inaccessibles ? Ou devront-ils s'inspirer du passé pour gérer une ressource qui risque de leur faire défaut.... En Algérie, au Maroc et en France, des hommes nous font partager leur quotidien, avec ou sans eau. Des historiens nous rappellent que, par le passé, les habitants de cette région ont su apporter les réponses nécessaires à ce défi permanent. Des spécialistes envisagent d'exploiter de nouvelles ressources comme le dessalement et la captation de sources sous-marines. Enfin, les politiques tentent de mettre en place une nouvelle gestion de l'eau. La pénurie d'eau touche de nombreuses villes algériennes. Un journaliste liste les principaux facteurs de ce manque d'eau à Alger : le climat aride et l'explosion démographique de la ville. En effet, le réseau de distribution de l'eau potable, conçu pour 300 000 personnes, doit aujourd'hui alimenter 4 millions d'habitants. Un habitant témoigne de la première pénurie généralisée d'eau en 2001. "Manon des Sources " un des films les plus abouti de Marcel Pagnol raconte l'histoire d'une jeune fille sauvage, qui vit à l'écart d'un village provençal. Son père est mort après avoir cherché en vain une source pour irriguer sa terre et sa mère est devenue folle. Rendant les habitants responsables de ce drame, Manon, par vengeance, détourne la source qui alimente le village. Rachida Couri