La crise économique est devenue le sujet d'actualité et une préoccupation majeure, sur les places économiques mondiales. Cependant, la profondeur, l'étendue et la durée de la crise économique restent difficiles à prévoir et son impact est susceptible de varier selon les pays. Dans cette perspective, le 5e Forum international de la finance, qui a fini par constituer un événement annuel réunissant personnalités politiques et spécialistes de la finance nationale et étrangère, a consacré un pan important des débats à la crise. L'édition 2009, qui a débutée, hier, à Alger, devrait être de qualité au vu du nombre d'experts prévu. Les organisateurs souhaitent conserver à cet espace de dialogue et de concertation sur des sujets hautement actuels, sa capacité d'offrir approches et propositions en mesure de permettre de faire face aux contraintes imposées par la crise financière qui frappe les économies du monde et soutenir par là même les efforts de développement économique. En effet, à l'ouverture de la manifestation, le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, a souligné, dans un message adressé aux participants au cinquième Forum international de la finance (FIF), lu par le directeur général du Trésor, M. Hadj Baba Ami, que le défi pour l'économie algérienne durant l'année 2009 est de «gérer l'impact de la baisse des prix des hydrocarbures». Compte tenu des incertitudes qui pèsent sur l'économie mondiale, «l'année 2009 constitue pour nous une année d'observation et se caractérise, comme dans les années antérieures, par une forte sollicitation du budget de l'Etat pour la couverture financière des programmes publics d'équipement», A moyen terme, les défis à relever pour l'économie algérienne sont nombreux. Il s'agit, notamment, de «diversifier l'économie, moderniser l'agriculture, réhabiliter l'appareil de production, réduire fortement le chômage, améliorer l'attractivité de l'économie et poursuivre la modernisation du secteur financier.» Citant les différents indicateurs macroéconomiques prévus pour l'année en cours, M. Djoudi a indiqué que l'inflation devrait se contracter à 3,5%, alors que la croissance du PIB projetée devrait être de 4,1% globalement et de 6,6 % hors hydrocarbures. «Une croissance qui sera tirée notamment par les secteurs du BTP et des services», a-t-il précisé. Concernant la politique fiscale, celle-ci devrait se poursuivre durant cette année dans le sens de ‘'la simplification des procédures fiscales qui viennent s'ajouter aux mesures prises antérieurement en matière de baisse de pression fiscale sur les ménages et les entreprises pour accompagner le développement de l'investissement économique et de la production hors hydrocarbures'', a-t-il avancé. Dans cette optique, le ministre a indiqué que les recettes de la fiscalité ordinaire hors hydrocarbures seront en progression de 30% durant le premier semestre 2009, ‘'grâce au dynamisme de l'économie algérienne hors hydrocarbures''. La ‘'gestion prudente'' de l'ensemble des avoirs en devises du pays par la Banque d'Algérie, selon des règles très strictes obéissant aux principes de sécurité et de liquidités, ‘'a permis la préservation de ces réserves'', a-t-il ajouté. Concernant le Fonds de régulation des recettes, le ministre a indiqué que ses ressources atteignent actuellement les 4 280 milliards de dinars (l'équivalent de 60 milliards de dollars), ‘'permettant de sécuriser la dépense publique d'équipement et d'avoir une visibilité dans la conduite des finances sur le moyen terme.'' En effet, la constitution d'une épargne budgétaire abritée dans ce Fonds assure une ‘'fiabilité à moyen terme des finances publiques'', a-t-il soutenu. Abordant le financement de l'investissement, M. Djoudi a signalé que le financement en dinars de grands projets d'investissement conforté par le renforcement des fonds propres des banques publiques ‘'a atténué la vulnérabilité des entreprises aux incertitudes du marché financier et aux charges et a amélioré la rentabilité des banques.'' Yazid Idir