Tenu à Alger, récemment, les 12 et 12 mai, le cinquième Forum international de la finance (FIF) a clôturé ses travaux par la lecture d'une série de recommandations visant à améliorer la sphère économique et financière sur les plans national et régional. Ainsi, vu le contexte économique international marqué par une crise multidimensionnelle, il a été jugé urgent d'encourager immédiatement la diversification de l'économie algérienne en vue de mettre fin à sa dépendance chronique aux recettes hydrocarbures. L'économiste Brahim Gacem, président du FCAS (Forum des compétences algériennes en suisse) et directeur Business & Management University of Genève, demeure parmi les voix qui plaident actuellement pour une diversification économique algérienne. Interrogé justement à ce sujet, en l'occurrence sur l'impact de la crise financière internationale sur l'Algérie, celui-ci estime toutefois que c'est le moment opportun pour diversifier notre économie et faire développer d'autres secteurs, pour diminuer plus en moins la dépendance de cette dernière des recettes hydrocarbures, " les revenus du pétrole en baisse, c'est l'occasion de diversifier", a-t-il indiqué lors d'un entretien accordé au journal électronique " Econostrum ". Selon M. Brahim Gacem, du moment où cette crise est mondiale, cela dit elle n'épargne aucune nation ; pour le cas de l'Algérie, celle-ci n'est pas touchée de façon aussi importante comme de nombreux pays. L'économiste explique, toutefois, que l'Algérie dispose d'une autonomie d'importation de trois ans. " Elle est protégée aussi parce qu'elle a un tissu économique local peu confronté à l'international. Les secteurs d'exportation hors pétrole ne sont pas touchés. Le seul élément vraiment négatif , c'est que le prix du pétrole a été divisé par 3. Les recettes pétrolières, représentant 90% des recettes du pays, ont donc logiquement été divisées par 3. Mais on peut considérer aussi que cela devrait pousser l'Algérie à commencer de diversifier son économie ", a-t-il dit, avant d'ajouter ; "C'est aujourd'hui qu'il faut diversifier, créer des entreprises performantes et concurrentielles. Il faudrait développer des ressources internes autres que le pétrole, compter sur le tourisme par exemple. L'investissement étranger acceptable c'est celui qui crée de l'emploi ". Abordant le volet de l'investissement, M. Gacem pense que l'investissement doit faciliter la mise en place de structures créatrices d'emplois et de richesses. Il dira dans ce sens, qu'en premier lieu, c'est aux Algériens d'investir en Algérie, ensuite aux Algériens qui sont à l'étranger et troisièmement aux étrangers. Selon le président de FCAS, les entreprises étrangères qui viennent investir en Algérie doivent créer des emplois, et leur enrichissement ne doit pas se faire au détriment des Algériens par l'exploitation de la main-d'œuvre et des ressources. " Il faut protéger le patrimoine algérien par des mesures et une réglementation que l'on retrouve dans tous les pays du monde. Il n'y a aucun pays au monde où le conseil d'administration d'une entreprise étrangère est totalement étranger. Toutefois, la propriété de l'entreprise, cela peut se discuter ", a-t-il fait remarquer. Samira H.