L'Italie est le principal marché d'exportation de gaz naturel algérien. A ce titre, elle compte davantage sur l'Algérie pour renforcer son approvisionnement en gaz. En effet la compagnie nationale Sonatrach a procédé, récemment à Milan, à la signature de deux accords de vente de gaz naturel à long terme pour un volume total de 3 Gm3/an destiné au marché italien et livré à travers le gazoduc Enrico Matteï à partir de 2008. Dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, Sonatrach a indiqué que le premier accord conclu entre la société nationale des hydrocarbures, Sonatrach, et la société italienne Enel porte sur un volume de 1 Gm3/an qui s'ajoutera aux 6 Gm3/an de gaz algérien livrés à Enel. Ce nouvel accord permet de renforcer les liens entre Sonatrach et Enel, l'un de ses principaux clients de gaz naturel. Pour rappel, Sonatrach et Enel sont partenaires dans le cadre du projet Galsi et ont signé le 15 novembre 2006 un accord pour la livraison de 2 Gm3/an à travers ce gazoduc. Par ailleurs, a ajouté le communiqué, Sonatrach a conclu un contrat de vente/achat de gaz naturel avec sa filiale pour un volume de 2 Gm3/an qui sera commercialisé directement sur le marché italien. Cet accord s'inscrit dans le cadre de la stratégie de pénétration de l'aval gazier international, déjà mis en œuvre au Royaume Uni à travers la filiale Sonatrach Gas Marketing et permettra de contribuer à la sécurisation des approvisionnements de l'Italie en gaz naturel. Avec un volume de plus de 27 Gm3/an, l'Algérie assure 36% de la demande globale de l'Italie en gaz. Cette position devrait être renforcée dès 2008 avec la livraison de 6,5 Gm3/an de volumes additionnels à travers l'exécution de ces deux accords mais également des contrats déjà conclu avec Edison, Mogest et World Energy dans le cadre de la première phase de l'extension de la capacité du gazoduc Trans Tunisian Pipeline Company. Par la conclusion d'accords de vente avec de nouveaux opérateurs sur le marché, Sonatrach contribue activement à l'ouverture du marché gazier italien. En situation de dépendance énergétique croissante vis-à-vis de l'extérieur, l'Union européenne espère conclure rapidement un accord de coopération énergétique avec l'Algérie. Les différents contrats et accords signés entre l'Algérie et les pays d'Europe à l'instar de l'Espagne, la France et l'Italie plaident pour l'importance du gaz algérien sur le marché européen. Actuellement plus de 95% des exportations de gaz sont destinés à l'Europe. Sur le plan bilatéral les importations de source algérienne représentent plus de 80% des besoins du Portugal, 60% pour l'Espagne, 30% pour l'Italie et 22% pour la France. Du coup, l'Algérie s'est engagée, en effet, dans de grands projets structurants, reconnus "d'intérêt régional prioritaire" par l'Union européenne. Aux deux gazoducs reliant l'Algérie à l'Espagne via le Maroc, et l'Algérie à l'Italie via la Tunisie, viennent s'ajouter deux autres ouvrages : le gazoduc Algérie-Espagne, Medgaz, d'une capacité initiale de 10 milliards de mètres cubes et le gazoduc Galsi, d'une capacité similaire à celle du Medgaz, qui reliera l'Algérie à la Sardaigne pour desservir le marché du Nord de l'Italie. A ces deux gazoducs, pourrait s'ajouter le gazoduc Nigal, entre le Nigeria et la côte méditerranéenne, grâce à son interconnexion au réseau algérien. Sonatrach ambitionne ainsi de devenir un acteur important de la distribution du gaz dans l'Union européenne.