Le projet de la Société nationale des hydrocarbures (Sonatrach) de commercialiser directement le gaz sur le marché espagnol est susceptible de "favoriser une baisse des prix" et "améliorer la sécurité de l'approvisionnement", a estimé un universitaire espagnol dans une contribution publiée vendredi dans le quotidien catalan La Vanguardia. L'initiative de Sonatrach d'être un fournisseur direct de gaz à notre pays peut augmenter le nombre d'acteurs sur le marché, favorisant la concurrence et faisant baisser les coûts de ce produit énergétique", a souligné le professeur de ressources énergétiques à l'Université de Barcelone, Mariano Marzo. Dans ce sens, il a ajouté, qu'elle pourrait aussi améliorer la sécurité de l'approvisionnement en favorisant la signature de contrats à long terme. Sonatrach projette la constitution d'une société, " Sonatrach Gas Comercializadora ", qui distribuera directement en Espagne sa part de gaz (2,9 milliards de m3) qui sera acheminé à travers le gazoduc sous-marin Medgaz, dont l'entrée en service est prévue en 2009. Il est à rappeler que les accords qui étaient signés entre Sonatrach et Cepsa, la société espagnole, portaient sur la vente de gaz naturel d'un volume de 1,6 milliard de m3 par an à travers le gazoduc sous-marin Medgaz. A travers la conclusion de ces accords, une nouvelle et importante étape a été franchie dans la concrétisation de ce projet. Ces accords ont également, constitué un jalon important dans la concrétisation de l'objectif d'exportation de gaz que Sonatrach s'est fixée à l'horizon 2010 et qui devrait atteindre les 85 milliards de m3 par an, ce qui lui permettra de renforcer sa position sur les marchés espagnol et européen en tant que fournisseur sûr et crédible. Il ne faut pas oublier, en effet, que c'est grâce à la volonté et la détermination de Sonatrach et Cepsa les deux groupes fondateurs de la société Medgaz devant prendre en charge la réalisation des études nécessaires pour la faisabilité de ce gazoduc que ce projet a connu un début de lancement en août 2000. Donc, le Medgaz constitue l'une des nouvelles routes d'exportation de gaz naturel algérien vers l'Europe via l'Espagne. Il est rappeler également qu'actuellement plus de 95% des exportations de gaz sont destinés à l'Europe, dont 60% pour l'Espagne. En outre, ce gazoduc est inscrit parmi les projets prioritaires de la Communauté européenne en raison de ses coûts relativement faibles et de sa fiabilité. Son reclassement par les autorités espagnoles dans la catégorie des projets prioritaires pour l'Espagne en juin 2005, confirme davantage son importance pour la sécurité d'approvisionnement de l'Espagne en particulier et de l'Europe en général, et vient, de ce fait, renforcer les relations entre l'Algérie et l'Espagne déjà excellentes. Dans ce sens, le professeur Marzo, a aussi, souligné les "grands intérêts communs" qui existent entre l'Algérie et l'Espagne dans le secteur de l'énergie, citant notamment le projet intégré de Gassi Touil-Rhourd-Nouss, réalisé en partenariat entre Sonatrach et les compagnies espagnoles Repsol YPF et Gas Natural, projet qui prévoit, a-t-il rappelé, la construction d'une grande usine de liquéfaction de gaz ainsi que l'exploration et le développement de champs gaziers. Il a observé, d'autre part, que la nouvelle loi algérienne sur les hydrocarbures approuvée en 2005, établit "clairement" l'objectif de convertir Sonatrach en un "acteur de première ligne sur les marchés internationaux du pétrole et du gaz". Il a relevé que les sociétés étatiques des pays producteurs d'hydrocarbures, comme Sonatrach, sont en train de "démontrer, peu à peu, leur compétitivité face aux compagnies de capital privé".