Photo : Sahel Par Salah Benreguia La quantité de gaz GPL livrée à la Tunisie par l'Algérie, estimée actuellement à 150 000 tonnes/an, sera désormais doublée. C'est ce que prévoit l'accord de coopération signé hier à Tunis entre les deux pays. Chakib Khelil, qui s'est rendu jeudi dernier en Tunisie pour une visite de deux jours, a procédé à la signature de ce contrat avec son homologue tunisien, M. Afif Chelbi. La visite du ministre de l'Energie et des Mines a été également l'occasion pour les deux parties d'évoquer l'état et le développement de la coopération énergétique, avec à la clé ledit accord qui prévoit l'accroissement des exportations de gaz algérien vers la Tunisie. «C'est un très bon accord entre les deux parties» a déclaré M. Chakib Khelil, invité au 25ème anniversaire de la création du Trans Tunisian Pipeline Company (TTPC), chargé de la gestion et de l'exploitation du tronçon tunisien du gazoduc trans-méditerranéen (Tansmed). Précisant que l'accord en question est «renouvelable», il a indiqué que la «Sonatrach va participer dans les facilités de stockage de GPL en Tunisie». L'autre sujet évoqué entre les deux parties a trait à la possibilité de développer à l'avenir un stockage terrien, en Tunisie, de GPL qui servirait de base de stockage du produit, destiné aussi bien à couvrir des besoins de la Tunisie que ceux d'autres pays de la Méditerranée. En outre, la visite de Chakib Khelil, qui est d'ailleurs accompagné d'une importante délégation, a permis d'évoquer la problématique de l'approvisionnement en GPL et en gaz naturel des zones frontalières tunisiennes à partir de l'Algérie, ainsi que le projet d'interconnexion électrique entre les deux pays. A ce propos, M. Khelil a indiqué : «Nous espérons commencer en 2009 le transfert de l'électricité sur des liaisons de 400 kilovolts», et qu'avec «l'interconnexion faite depuis quelques semaines avec le Maroc, le paysage maghrébin dans le domaine de l'électricité commence à devenir une réalité». En ce qui concerne le gazoduc trans-méditerranéen (Transmed), il l'a qualifié de «symbole de l'interdépendance» et de «facteur de rapprochement» entre les pays impliqués, en l'occurrence l'Algérie, la Tunisie et l'Italie. En effet, ce projet, lancé à la faveur du contrat de vente et d'achat de gaz naturel signé entre l'ENI (l'entreprise italienne) et Sonatrach en 1977, était considéré à l'époque comme «un pari sur l'avenir». «Plus de 450 milliards de m3 de gaz ont été livrés aux clients de Sonatrach sur le Transmed depuis le démarrage du gazoduc en 1983. Sa construction a été lancée en 1979 et s'est poursuivie en plusieurs phases: en 1983 et 1987 pour les deux lignes, en 1995 pour la station de compression, puis en 2008 avec la mise en service des nouvelles extensions», a-t-il expliqué. «Nous sommes fiers aujourd'hui de pouvoir affirmer qu'en lui permettant un accès à une source fiable, l'Algérie a favorisé la progression du gaz naturel dans les bilans énergétiques de l'Italie, et a participé à son développement, et à la diversification de ses approvisionnements énergétiques», a-t-il ajouté. Ainsi, la part du gaz algérien s'est renforcée dans le bilan des importations gazières de l'Italie en passant d'environ 14% en 1983 à plus de 36% en 2007. En clair, les statistiques font ressortir, à travers les volumes acheminés via le Transmed, que l'Algérie devient le principal fournisseur de gaz de l'Italie. «Le poids de l'Italie dans nos exportations d'hydrocarbures est prépondérant, soit plus de 40%, faisant de ce pays la première destination du gaz algérien», dira M. Khelil, pour qui le succès du Transmed est également celui des «relations partenariales de grande qualité» entre Sonatrach et les compagnies italienne ENI et tunisienne ETAP, dont «les liens à travers l'histoire n'ont cessé de se renforcer et ne se sont jamais démentis, même durant les périodes difficiles».