Le symbole de la période coloniale française en Algérie, Maurice Papon est décédé samedi, 17 février, date coïncidant avec la Journée du chahid que l'Algérie célèbre chaque année à la mémoire des chouhada tombés au champ d'honneur en défendant leur pays. A 96 ans, Papon a trouvé la mort dans la clinique où il avait été admis il y a quatre jours pour être opéré pour une insuffisance cardiaque. Cet homme est mort en emportant avec lui les crimes qu'il a commis contre le peuple algérien. Maurice Papon s'illustre alors en 1961 en réprimant dans le sang une manifestation algérienne. Deux cents Algériens sont tués et jetés dans la Seine. Il est à noter qu'il est le seul responsable du régime Vichy à être condamné pour son rôle dans la déportation des juifs durant la Seconde Guerre mondiale, alors que les génocides commis par la France coloniale contre le peuple algérien restent toujours impunis. Il avait été condamné à dix ans de prison en 1998 pour "complicité de crimes contre l'humanité". Incarcéré fin 1999, après avoir été arrêté en Suisse où il avait fuit, il avait été libéré en 2002 après avoir effectué trois ans de réclusion. Maurice Papon, figure emblématique de la France coloniale, est devenu en 1942 secrétaire général de la préfecture de Bordeaux. Il continue de faire carrière sous le général De Gaulle, devenant préfet en Algérie puis préfet de police à Paris. Maurice Papon sera même ministre du Budget sous le président Valéry Giscard d'Estaing. Mais en 1981, le journal Le Canard enchaîné révèle l'existence de documents datant de la guerre et mettant en cause le haut-fonctionnaire. Alger qui réclame toujours des excuses officielles de la part de la France pour les crimes qu'elle a commis contre le peuple algérien pendant la période coloniale en reconnaissant ses crimes, attend toujours que Paris regarde en face son passé coloniale en Algérie. Mais au lieu de reconnaître ses crimes, l'assemblée nationale française a voté la loi du 23 février laquelle glorifie la période coloniale en Afrique du Nord, notamment en Algérie en qualifiant ceux qui ont exécuté ces crimes de héros. La décision de président français Jacques Chirac d'annuler l'article 4 de cette loi ne change rien, puisque la France ne veut toujours pas reconnaître ses crimes contre le peuple algérien durant la période coloniale. Dans une lettre adressée à l'Organisation nationale des enfants de chouhada, à l'occasion de la célébration du 18e anniversaire de la Journée nationale du Chahid, présidée par le Chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, le président Bouteflika a rappelé que cette journée, "au delà de la symbolique qu'elle représente, renferme en soi les principes de magnificence, de pureté, de gloire et de grandeur ". Le président de la République, a affirmé que l'expérience vécue par la jeunesse de la Révolution, à travers les défis auxquels elle a été confrontée, pourrait constituer un catalyseur pour la génération d'aujourd'hui afin de relever les défis de son époque et faire face aux problèmes qui perturbent sa vie ".