Ils étaient quelque 3 000 cadres de l'agriculture, à l'échelle nationale, à avoir adhéré au système d'acquisition du matériel agricole, via la formule du leasing, auprès de l'ex-Salem (société de leasing de l'équipement agricole mobilier). Ils avaient acquis du matériel pour un volume de crédit qui avoisinerait les 7 milliards de dinars. Mais, les anomalies ayant accompagné ce dispositif étaient nombreuses. En conséquence, les agriculteurs qui se sont engagés avec la Salem se retrouvent bloqués depuis des années sans que leur situation ne soit régularisée. Ces centaines d'opérateurs du secteur agricole affichent, ces dernières semaines, un certain mécontentement en apprenant qu'ils sont exclus de l'effacement des dettes que le président de la République a décidé au profit des agriculteurs. Ces derniers font appel au président de la République pour pouvoir bénéficier de la décision portant annulation des dettes des agriculteurs. «Des imperfections et des insuffisances ont apparu lors du lancement du dispositif de l'ex-Salem. C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés, dès le début, confrontés à plusieurs problèmes que nous n'avions pas cessé de signaler», est-il mentionné dans une déclaration qu'ils ont rendue publique il y a quelques jours. Parmi les difficultés cruciales auxquelles étaient confrontés ces agriculteurs, il y a lieu de citer, entre autres, «la non-acquisition de la totalité du matériel prévu et nécessaire pour rentabiliser notre activité, la non-remise inexpliquée des papiers du matériel acquis, la non-élaboration dans les délais raisonnables des échéanciers de remboursement pour éviter l'accumulation des dettes». Il a été fait savoir aussi que «quelques éléments des kits remis aux bénéficiaires sont soit inadaptés aux spécificités géographiques de la région, soit de mauvaise qualité». Et de préciser qu'ils n'ont pas voulu contester sur le champ, «vu les événements qu'a connus la région durant ces années-là. Nous n'avions pas voulu paraître comme des trouble-fêtes». Quelques années plus tard, ces jeunes agriculteurs semblent pris dans la spirale de l'endettement. Ceux-ci expliquent qu'ils n'ont pas cessé de solliciter les responsables de la Salem dissoute afin de trouver une solution à leurs problèmes. «Après plusieurs années d'absence et de silence, ils nous demandent de payer des sommes exorbitantes en guise de prétendus arriérés d'échéances impayées, dont nous ne sommes aucunement responsables», déclarent ces jeunes diplômés de l'agriculture. Pour éclaircir cette situation, une source du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, s'exprimant sous couvert de l'anonymat, nous a expliqué que seuls les agriculteurs ayant contracté des dettes auprès de la BADR et de la CNMA sont concernés par l'annulation des dettes. «Les agriculteurs, agronomes et/ou paysans ayant contracté des dettes auprès des autres institutions financières sont carrément exclus de la procédure portant sur l'effacement des dettes», précise notre source. Sont également exclus de cette décision, ajoute notre source, les agronomes de Tizi Ouzou qui avaient bénéficié d'aides spéciales pour l'achat d'équipements et de matériel agricole. L'on s'interroge sur le pourquoi de cette exclusion, lorsque l'on sait que l'ex- Salem, récemment dissoute, n'était qu'une filiale de la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA). M. Amani