La crise économique internationale aurait-elle eu raison du flux d'investissements étrangers à destination des pays du Maghreb et de l'Algérie en particulier ? Il semble bien que oui.En effet, selon une toute récente étude d'Anima Invest Network sur les investissements étrangers directs (IDE) vers les pays Med en 2008, ces flux ont accusé des reculs tous azimuts. Ainsi, au niveau de la région sud de la Méditerranée, et pays par pays, la crise a profondément sapé les fondements de l'investissement.Selon cette étude, l'investissement direct étranger destiné aux pays Med est en recul depuis 2007. En 2008, les 13 pays du sud et de l'est de la Méditerranée suivis par le réseau Anima ont commencé à être touchés par la crise économique et financière mondiale. Ces pays ont attiré cette année-là un peu moins de 40 milliards d'euros d'IDE annoncé soit-35% . Dans cette chute concomitante, le Maghreb s'en tire plutôt bien. Il faut dire que le coup de froid qui s'est abattu sur les économies du Golfe, Dubaï en tête, a été plutôt ressenti au Moyen-Orient. L'Egypte par exemple, terrain de chasse privilégié des promoteurs du Golfe, n'a attiré que 4,5 milliards d'euros d'IDE. L'Algérie n'a pas été épargnée par le ralentissement des investissements européens, à l'heure où la Tunisie tire relativement son épingle du jeu, avec 2,3 milliards de dollars en 2008. Il faut dire que côté industrie, les carnets de commandes des sous-traitants tunisiens ont été plutôt bien remplis en 2008. Bien qu'il reste parmi les destinations les plus privilégiées pour les investisseurs dans la région Med, le Maroc aurait, selon l'étude, essuyé un revers au niveau des IDE. Ainsi, seulement 95 projets d'investissement ont été détectés pour le Maroc en 2008, soit une baisse estimée à environ 36% par rapport à 2007. Un affaissement qui se ressent d'ailleurs sensiblement au niveau des montants investis qui chutent de près de moitié. En effet, en 2008, à peine 1,5 milliard d'euros d'IDE ont été injectés dans l'économie marocaine contre près de 2,7 milliards en 2007. Cependant, les raisons d'espérer ne manquent pourtant pas. Pour de plus en plus d'entreprises, européennes ou non, la Méditerranée apparaît comme une solution, un recours possible en termes de marché, de maîtrise des coûts ou de partenariats. Pour en savoir plus sur les opportunités d'investissement en Méditerranée en ces temps de crise, les investisseurs étrangers préfèrent s'implanter dans les pays qui affichent des indicateurs positifs de croissance et une certaine résilience face à la crise. L'Algérie, la Tunisie et le Maroc, à ce niveau, font plutôt figure de "bons élèves" et de "pays attrayants en plein développement économique" aux yeux des investisseurs étrangers, même s'il y a ralentissement de la croissance en 2009 dans ces pays, sous l'effet de la récession mondiale. Concernant l'Algérie, selon le dernier rapport du Fonds monétaire international, une reprise graduelle de la croissance est prévue pour 2010 avec une croissance du PIB réel de l'Algérie s'élevant à 3,9% contre 2,1 % actuellement. Dalila B.