La révision du code communal pour donner plus de prérogatives et de responsabilités aux élus locaux, préoccupe certains milieux partisans, sans qu'on pense aux problèmes profonds qui heurtent la gestion des communes. Cette revendication politique est certes légitime au regard de tous les changements qu'a connus le pays, mais a-t-on une seule fois pensé qu'il n'est pas opportun d'amender le code communal avant la réforme de la fiscalité et des finances locales. Il reste que dans la conjoncture actuelle marquée par de nouveaux changements qualitatifs et décisifs, il ne sert à rien d'attribuer des prérogatives supplémentaires aux élus locaux, s'ils n'ont pas les moyens financiers, matériels et les moyens humains pour remplir leur mandat, être à l'écoute des préoccupations des citoyens, agir avec plus de latitude, et d'être vis-à-vis de la collectivité locale dans le sens d'actions intégrées, en vue d'assurer une meilleure administration. La question se pose de savoir dans quelle mesure les élus locaux sont à mêmes de rénover leur propre communication-dialogue avec le citoyen, de façon à éviter une usure politique trop considérable. Ce qui est sûr, c'est qu'au fur et à mesure que l'élu se dégage de son esprit partisan pour se consacrer uniquement à son mandat électoral, la confiance avec la population régnera dans l'intérêt de toute la collectivité.. La mise en place d'une stratégie d'amélioration des performances et des rendements des élus locaux n'est nullement possible sans une forte mutation et sans de nouvelles mesures d'amélioration et de modernisation de la gouvernance locale renforcée par de nouveaux outils de gestion. La réforme de la fiscalité et des finances locales ne peut-être viable si elle n'est pas accompagnée de l'indispensable révision de l'environnement législatif et organisationnel balisant la voie aux élus locaux, représentants du peuple, pour négocier une meilleure gestion locale, du territoire dans le cadre d'une action-gestion de proximité en direction du citoyen et de la société civile. Et ainsi, la commune pourra participer de manière directe à toutes les actions de développement du pays et remplir peut-être ses fonctions politique, administrative, économique, sociale et culturelle et d'être véritablement en mesure de prendre en charge ses propres destinées grâce aux larges possibilités qui lui seront offertes pour développer ses ressources et de les diversifier au profit de ses habitants. Il s'agit d'acquérir de nouvelles formes de gouvernance locale et de trouver les solutions les plus efficaces pour répondre aux préoccupations du citoyen, comme il faut davantage de stabilité au sein des APC. Il faut aussi renouveler le langage et la façon de poser les problèmes. Cela se traduit, à l'heure actuelle, par l'absolue naissance d'une conception plus réaliste et objective de la situation au niveau des collectivités locales.