L'Algérie tente de faire le point sur les conséquences sanitaires et écologiques des essais nucléaires français dans le sud du pays, 49 ans après le premier essai. A ce propos, le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a estimé que la prise en charge des problèmes des essais nucléaires en Algérie ne concerne pas uniquement l'indemnisation mais aussi la décontamination. "L'objectif des deux parties, l'Algérie et la France, est de procéder à une évaluation la plus complète possible sur la situation et de faire en sorte que nous puissions aller, ensemble, à la prise en charge des problèmes qui ne sont pas simplement des problèmes d'indemnisation mais aussi de décontamination", a déclaré à la presse M. Medelci, en marge de la cérémonie sur la journée de l'Afrique. En effet, et pour la mémoire, le premier tir nucléaire français a eu lieu en 1960 à Reggane. Cette bombe avait atteint une puissance de feu nucléaire estimée à trois fois la puissance de la bombe larguée sur Hiroshima ! La France entrait dans le club des puissances nucléaires militaires. Dans cette optique la France prévoit d'indemniser les victimes de ses essais nucléaires en Algérie. Revendiqué, de longue date, par un bruyant mouvement associatif, un texte législatif est en cours d'élaboration. Une première version du projet a été présentée par le ministre français de la Défense, Hervé Morin, à l'Assemblée nationale française. Quelque 150 000 personnes militaires et civiles associées sur le terrain, à la mise en œuvre de ces essais, devraient profiter théoriquement du mécanisme gouvernemental d'indemnisation. A cet effet, le ministre a déclaré qu'un travail de concertation devrait être mis en place "nous avons un travail commun avec la partie française sur la question des retombées malheureuses, négatives, et désolantes des essais nucléaires", a-t-il ajouté, précisant, toutefois, que l'Algérie enregistre avec beaucoup d'attention le projet de loi relatif à l'indemnisation des victimes de ces essais. "Nous enregistrons, certainement, avec beaucoup d'attention ce projet de loi mais ne nous dérivons pas: nous devons procéder à une évaluation la plus complète", a-t-il dit, relevant que ce projet devrait régler une partie des questions qui se posent. Le chef de la diplomatie algérienne a souligné à ce propos, que ce genre de travail demandera aux deux pays certainement du temps et beaucoup d'efforts. M. Medelci a, par ailleurs, indiqué qu'il n' y a pas, aujourd'hui, du nouveau sur cette question, rappelant la visite en Algérie, en 2007, du président de la République française, M. Nicolas Sarkozy, où il a été décidé d'"ouvrir ce chantier ensemble, d'évaluer les dégâts ensemble et de trouver les solutions ensemble". Hamid Si Salem