Ceux qui pronostiquent chaque année une explosion sociale ne se donnent pas pour mission de savoir exactement pourquoi leurs prévisions ne se sont pas réalisées. Bien sûr que ceux qui gouvernent invoquent la confiance populaire placée en le Président alors que ceux qui pronostiquent annuellement l'explosion -certains parlent d'implosion - n'expliquent pas pourquoi il n'y a pas d'explosion sociale. Et pourtant, à chaque rentrée sociale, ceux qui pensent pouvoir lire l'avenir avec certitude pronostiquent une rentrée des plus difficiles, c'est-à-dire une explosion sociale. Bien évidemment, ceux qui sont au pouvoir ne voient pas les "choses" de la même manière. Chaque été, les même conjurent cette explosion. Elle avait été annoncée pour la rentrée sociale. Elle était ensuite annoncée à nouveau pour la nouvelle année. Cette nouvelle année est en consommation depuis cinq mois et toujours rien. Il y en a même qui attendaient la fin de l'échéance de la mise en œuvre du programme présidentiel pour juger sur pièce. Il y a bien en jeu un million de logements, et cette fois trois et non deux millions d'emplois, et le peuple pour le moment attendra de voir en 2014. Quels sont les indices qui permettent d'annoncer que les populations vont réellement sortir dans la rue ? D'abord, quels sont les facteurs déclenchant l'explosion ? Il faudrait d'abord qu'existe une force coordinatrice qui capitalise les frustrations socio-économiques. Cette force doit être structurée au niveau national et assez enracinée pour être crédible et surtout écoutée. Or, nous voyons que les émeutes qui sautent de localité en localité, mais jamais simultanées, ne sont pas coordonnées, ce qui signifie qu'il n'y a aucun mouvement structuré qui puisse capitaliser à son profit le mécontentement qui s'exprime localement pour une raison ou une autre. Il est vrai, pour ce qui concerne particulièrement les questions de distribution des logements, que les sources de frustrations sont inextinguibles, car quel que soit le nombre de logements en jeu, la demande est beaucoup plus grande. Une émeute nationale organisée par les "sans emplois" ? Il faudrait d'abord qu'existe une association de chômeurs pour canaliser les revendications et les orienter vers la violence, ce qui n'est pas le cas, d'autant que les populations ne se reconnaissent pas plus dans les partis politiques que dans les associations, pas même dans le institutions. N.B