Lors des travaux d'un colloque scientifique de trois jours, portant sur les expériences arabes et internationales dans l'organisation de la circulation, préparé conjointement par le ministère des Transports et l'Université arabe des sciences sécuritaires (Nayef), M. Amar Tou, ministre des Transports, a annoncé que le nombre des décès causés annuellement par les accidents de la route dans les pays arabes est de 26 000 alors que le nombre de blessés est de 250 000. Ce qui coûte 60 milliards de dollars de dépenses aux sociétés d'assurance, pour les soins médicaux et les arrêts de travail. De son côté, M. Hassan Echahri, représentant de l'Université arabe des sciences sécuritaires, a estimé que ce colloque permettra l'échange d'expériences en matière de lutte contre les "crimes" de la route. Avant d'ajouter que toutes les recommandations de cette manifestation seront soumises au Conseil des ministres de l'Intérieur des pays de la Ligue arabe. Par ailleurs, Tou a appelé à la même occasion, à la nécessité de coordonner les actions entre les pays arabes afin de réduire ce fléau. Avant de souligner que la majorité des victimes de ces accidents de la routes sont des enfants et des jeunes.M. Tou a estimé que le 1er trimestre de l'année 2009 enregistre une légère amélioration, précisant que le nombre de décès a marqué une légère baisse de 2,66% en comparaison avec les trois premières mois de l'année 2008, mais il n'empêche que cet effort risque d'être annulé à cause de la saison estivale et du mois de Ramadhan, deux périodes connues pour leur dangerosité sur les routes. Dans le même sens, le ministre a fait une petite comparaison entre l'année 2007 et l'année 2008 où l'augmentation du nombre des accidents était de 2,3%, tandis que les décès 84% et des blessés 5,87%. Il indiquera que durant l'année 2008, le bilan de accidents de la route s'est élevé à 40 481 accidents ayant causé 4 422 décès et 64 708 blessés. Concernant les dépenses du trésor public en 2007, liées aux accidents de la route, elles étaient de 100 milliards de DA, soit 1,3 milliard de dollars. Le ministre soulignera par la suite que l'une des principales causes de cette hausse des accidents en Algérie et inévitablement du nombre de victimes, réside dans la croissance économique et l'amélioration du pouvoir d'achat des citoyens qui ont conduit à l'incapacité du réseau routier national à contenir le nombre de voitures qui est passé de 2,9 de véhicules à 5,6 millions de véhicules entre 2000 et 2008. La situation est grave, voire alarmante, en Algérie, mais elle est encore plus grave en Arabie Saoudite, selon, Samy Ben Abdallah Salah, ambassadeur de l'Arabie Saoudite à Alger, qui a mis en exergue le danger que représentent les routes dans son pays où 6 000 décès sont enregistrés chaque année, soit une moyenne de 17 morts par jour contre 11 morts par jour en Algérie. Les causes principales d'un tel désastre chez eux, selon les spécialistes résident dans leurs vastes routes qui incitent à la vitesse et par l'étendue des déserts qui poussent à la somnolence des conducteurs. C'est dans ce contexte que les interventions des experts nationaux et étrangers, lors de cette rencontre, ont permis de mettre en exergue l'importance de la prévention des accidents qui est loin d'être une simple campagne de sensibilisation, mais plutôt mettre en application des mesures avant l'accident car sanctionner lourdement les automobilistes ayant commis des fautes est une solution, elle n'empêchera pas le crime de la route. Et c'est dans ce sens que l'exemple des Etats-Unis a été cité. Les autorités de ce pays ont pu réduire de 27% le nombre de victimes de la route, grâce au système de signalisation à proximité des écoles, l'éclairage et la signalisation routière. Malika A.