Inaugurant un colloque scientifique sur «les expériences arabes et internationales dans l'organisation de la circulation» routière, M. Amar Tou, ministre des Transports, a tiré la sonnette d'alarme quant au fléau des accidents de la circulation, qui est devenu un danger inquiétant pour le monde entier, notamment les pays arabes, hier, à l'hôtel Sheraton d'Alger. Devant un parterre de personnalités des pays arabes, M. Tou a mis en relief les efforts consentis par notre pays dans ce domaine, dans la mesure où, loin de diminuer, le nombre d'accidents, a-t-il estimé, sont en hausse. Il a même évoqué dans ce contexte, la révision du code de la route, qui dira-t-il, se fera pour la troisième fois après celles de 2001 et 2004. Modifié et complété par la loi n°16/04 du 10 novembre 2004, le code de la route, qui est venu avec de nouvelles dispositions réglementaires sévères et rigoureuses, n'a pas apporté les résultats escomptés, qui sont principalement la réduction du taux de mortalité sur les routes. Devant cet état alarmant de la situation routière, le ministre a annoncé que son département est «disposé à apporter de nouvelles modifications à la loi 16/04, pour une meilleure sécurité des automobilistes, et cela avec des mesures de sanctions plus vigoureuses». Le ministre a également avancé le bilan 2008 le nombres d'accidents de circulation, et des pertes humaines et matérielles engendrées. L'Algérie a enregistré, selon les chiffres avancés par le premier responsable du secteur, 40 481 accidents de circulation au cours de l'année précédente, causant la mort de 4 422 et 64 708 autres blessés. De son côté, l'ambassadeur du royaume d'Arabie saoudite, a présenté en chiffres le bilan des accidents de l'année 2008. A ce propos, il dira que son pays a enregistré durant l'année 485 accidents, provoquant la mort de 6 485 personnes, soit une moyenne de 17 par jour, et 26 000 blessés. Par ailleurs, et concernant le premier trimestre de l'année en cours, le ministre a été soulagé de constaté la baisse du taux de mortalité, estimé à 2,66% comparativement aux années précédentes. Toujours concernant ce premier trimestre, il été a enregistré 9 005 accidents de la circulation, soit une hausse de 2,94% par rapport à la même période 2008, selon les dernières statistiques du Centre national de prévention et sécurité routières (CNPSR). En revanche, le nombre de décès au cours de cette période a connu une baisse de 2,66%, tel affirmé par le ministre, par rapport à 2008 avec 951 décès, tandis que le nombre de blessés est sensiblement le même avec 13 814 personnes blessées durant les trois premiers mois de 2009, contre 13 811 pour la même période en 2008. S'agissant des causes des accidents, les séminaristes ont indiqué, à l'unisson, que l'homme en est, en premier lieu, la cause, suivi de l'excès de vitesse, puis de l'état du véhicule et, enfin, de l'environnement, sans citer les autres facteurs. Le Centre national de prévention routière, quant à lui, a attribué les causes à hauteur de 90,15% à l'homme, suivi des défaillances des véhicules avec 3,65% et de l'environnement avec 4,23%. Par zones, les statistiques montrent qu'il y a eu approximativement autant d'accidents en ville qu'à la campagne, respectivement 4 251 et 4 754 mais c'est en zone rurale que les décès sont les plus nombreux. Pour un total de 951 décès, 762 ont été enregistrés en zones rurales contre 189 dans les zones urbaines, selon les statistiques du même centre. Par ailleurs, les séminaristes ont appelé aux renforcement des campagnes de formation et de sensibilisation pour les citoyens sur les causes réelles des accidents et de les informer sur les précautions et les initiatives à prendre pour tenter au moins de les diminuer. Notons, enfin, que ce colloque de trois jours est organisé conjointement par le département de Amar Tou et l'Université arabe des sciences sécuritaires Nayef (Arabie saoudite), dont les travaux seront clôturés demain. N. B.