A l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement, le centre culturel de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj a abrité diverses manifestations et activités en rapport avec le sujet, dont principalement la conférence animée par M. Othmane Attil, expert agréé en environnement, ayant pour thème, " l'approche du développement durable, un modèle idéal pour l'Algérie ". Le conférencier a consacré son intervention sur cinq thèmes : Industrie et impact environnemental, le développement durable et la solution, le développement et l'environnement, l'importance à accorder aux études d'impact et de danger, la démarche relative à l'audit environnemental : cas de l'huile d'olive. L'expert explique que l'industrie est un élément central des économies des sociétés modernes et un moteur indispensable de la croissance ; même avec l'évolution vers une ère postindustrielle régie par l'informatique, un flux continu de richesses en provenance de l'industrie est indispensable pour alimenter cette réorientation. En matière d'industrie et d'environnement, il y a, d'après cet expert, de nombreux besoins essentiels de l'être humain qui ne peuvent être satisfaits que par des biens et des services fournis par l'industrie. "La production de denrées alimentaires exige des quantités croissantes de produits agrochimiques et de machines", a-t-il estimé. En outre, les produits de l'industrie constituent la base matérielle des niveaux de vie moderne. A cela, il ajoute que l'industrie prélève des matériaux dans le patrimoine des ressources naturelles et elle introduit à la fois des produits et de la pollution dans l'environnement de l'être humain. Elle a le pouvoir d'améliorer ou de détériorer l'environnement ; elle fait invariablement l'un et l'autre, dit-il. Sur un autre volet, M. Attil, abordant un autre thème, note qu'au cours des dix dernières années, une nouvelle donne est apparue dans le monde, "le développement durable". " Pour le réussir, les entreprises, les pouvoirs publics et la société civile devront travailler main dans la main afin de réconcilier trois mondes qui se sont longtemps ignorés : l'économie, l'écologie et le social". De son avis, à long terme, il n'y aura pas de développement possible s'il n'est pas économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement tolérable. Il pose l'individu et l'écologie au centre de ses préoccupations et doit concilier ensemble ces deux composantes avec l'économie. "Il est culturel, transversal et interdisciplinaire et une approche partielle qui exclurait l'une de ces composantes au profit d'une autre retarderait d'autant les bienfaits attendus. Il enchaîne pour dire qu'il faut une approche globale impliquant tous les partenaires. "Une vraie difficulté aux esprits peu habitués aux concepts systématiques. Le développement durable est un développement qui permet la satisfaction des besoins présents sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs", indique l'expert. Et d' ajouter que "le développement durable vise à favoriser un état d'harmonie entre les êtres humains et entre l'homme et la nature". Evoquant la stratégie de développement durable préconisée par l'ONU, le conférencier souligne toute l'importance d'établir des objectifs, des règlements, et des normes en matière d'environnement, l'utilisation plus efficace des instruments économiques, l'élargissement des évaluations environnementales, encourager les initiatives des entreprises, améliorer les capacités de faire face aux risques industriels (produits chimiques, déchets dangereux, accidents industriels). Pour y parvenir, M. Attil indique qu'il faut d'abord agir sur le système : "L'organisation, quelle soit celle de l'entreprise, de l'institution ou de la collectivité, est plus que la somme des individus qui la composent : C'est un organisme vivant, systématique et complexe avec des interactions fortes avec son milieu", estime-t-il. De son avis, la vision de développement durable ne peut exister que lorsque tous les acteurs acceptent d'apprendre et donnent le meilleur d'eux-mêmes, non parce qu'on leur demande seulement mais parce qu'ils le veulent. Ahmed Saber