On se plaint que les importations aient fait l'objet d'un boom, que les productions en substitution aux importations ne soient plus qu'un objectif poursuivi mais en vain depuis des décennies, qu'il en sort du pays plus qu'il en rentre de devises. Y aurait-il une liberté totale d'importer et n'importe quoi ? Les questions à poser ou à se poser sont fort nombreuses et mériteraient d'être posées non pas pour la forme, mais pour se servir des réponses comme pistes à de nouvelles investigations. Avant d'avoir cassé le monopole sur le commence extérieur, il y a avait au moins un contrôle exercé par l'Etat sur les importations. On disait à l'époque que cela allait diminuer la corruption et pourtant celle-ci n'a fait qu'augmenter, selon tous les observateurs. Les douanes espagnoles avaient démontré que bien au contraire, les devises accumulées par les commerçants (pour ne pas parler du privé et ne pas généraliser) ont emprunté la piste de leur exportation illégale. On a exporté pour moins d'un milliards de dollars et encore que la moitié provient des dérivés du pétrole (selon les déclarations du ministre du Commerce et rien qu'en direction de l'Espagne, nos hommes d'affaires ont transféré neuf cent millions d'euros, soit plus que nos exportations hors hydrocarbure. Compte tenu que l'économie de marché n'est pas là, et on savait bien qu'elle ne serait pas encore là, de celle qui va financer le développement, compte tenu également qu'il est apparu comme évident que les " hommes d'affaires " ne vont pas du tout hésiter entre le fait d'importer et de faire ainsi rapidement des gains sans risque aucun et le fait de produire ou de transformer avec la certitude que les gains en seront moindres par rapport aux activités d'importation et que les risques en seront plus importants, pourquoi alors avoir enlevé aux entreprises publiques le monopole sur le commerce extérieur pour organiser la concurrence entre les importateurs ? Aujourd'hui, avec les ressources au niveau aléatoire que procure la vente des hydrocarbures, il est évident qu'il faudrait mettre l'accent sur la préservation des devises au moyen de la réduction des importations. Au moyen également du contrôle aux frontières. Où irons-nous si les exportations de devises parviennent à dépasser les montants en devises en provenance des exportations (de marchandises bien sûr).