Le centre de presse d'El Moudjahid a organisé, hier, une table ronde consacrée à la situation de l'enfant en Algérie, à travers des indicateurs sur la nutrition, la santé, l'éducation, la maltraitance et le travail des enfants.Des spécialistes, des représentants du mouvement associatif et d'organisations internationales ainsi que des juristes ont intervenu lors de cette rencontre. M. Meki, représentant de la Forem, a estimé qu'il faut traiter la situation des droits de l'enfant en Algérie dans un contexte politique, socioéconomique et avec rationalité et objectivité. "Le programme national de 2005-2009 n'a consacré à l'enfant que 14% du budget global et cela à travers les différents secteurs qui ont une relation avec l'enfant, comme l'éducation, la santé, le sport et d'autres" a déclaré le représentant de la Forem. La situation économique du pays a un impact très négatif sur l'enfant, sachant que l'inflation qui s'est établie à 4,9 % depuis 3 ans a eu beaucoup d'influence sur le pouvoir d'achat, le chômage, la non prise en charge des familles démunies. Cette situation se répercute sur la qualité de vie des enfants, a-t-il indiqué. M. Meki, constate que les efforts qui ont été fournis pour l'amélioration des conditions de l'enfant en Algérie restent insuffisants et le problème n'est pas dans la législation ou les programmes consacrés à la question, mais il réside dans l'application des textes. Ce constat est fait à travers les droits fondamentaux de l'enfant qui sont mentionnés dans la Convention internationale des droits de l'enfant. Le premier droit, savoir l'éducation, reste assuré en Algérie avec un taux de 95 % d'enfants scolarisés. Mais il y a d'autres problèmes qui se posent, comme la déperdition scolaire, la violence et la toxicomanie. Concernant le droit à la santé, il y a pas un grand intérêt pour les maladies dites orphelines et métaboliques, et c'est la même chose pour la pandémie du sida, ou la mère malade peut transmettre le virus à son fœtus dans le cas où elle ne reçoit pas un vaccin qui empêche la transmission de la maladie. La culture et les loisirs est un droit qui n'est pas assuré dans la plupart des localités du pays. Selon le représentant de la Forem, une enquête nationale, dont les résultats ont été rendus publics, révèle que 4,7% des enfants âgés entre 5 et 15 ans sont concernés par le phénomène du travail, ce qui représente 334 000 enfants. La protection contre la maltraitance et l'exploitation des enfants est un des objectifs à réaliser, afin de garantir la bonne éducation et l'équilibre de la personnalité de l'enfant à l'avenir, a estimé M. Meki dans son intervention. Par ailleurs, le côté juridique de la problématique a été traité Me Azzi, qui a expliqué que la violence et la délinquance chez les enfants sont le résultat de la tragédie nationale, et cette période a atteint l'échelle de valeurs de la société algérienne. Les lois qui protègent les droits de l'enfant existent mais elles restent insuffisantes. Le harcèlement sexuel, l'assassinat, les agressions physiques apparaissent de plus en plus et représentent un fléau dans la société algérienne a constaté Me Azzi. Mme Messoudene Kheira, commissaire à la sûreté nationale, a donné un constat sur le nombre d'agressions commises contre les mineurs, lequel a atteint 805 entre janvier et mai 2009. Elle a également relevé 4 828 infractions commises par les mineurs alors que 1 177 enfants sont exposés aux dangers moraux. Ouzna Mesroua