«Quelque 805 cas d'abus sexuels sur mineurs ont été enregistrés en Algérie durant les cinq premiers mois de l'année en cours, tandis que 1 637 cas ont été signalés l'année précédente». C'est avec ces chiffres que Madame le commandant Messaoudene, de la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), a entamé sa communication, hier, au centre de presse d'El Moudjahid, lors d'une table ronde consacrée à la situation de l'enfance en Algérie, à travers des indicateurs sur la nutrition, la santé, l'éducation, la maltraitance et le travail des enfants. Ce dernier point, selon une enquête réalisée à travers 10 wilayas du pays par la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), révèle que plus de 300 000 enfants sont exploités illégalement par des entreprises opérant dans les secteurs du bâtiment et du commerce. Des chiffres inquiétants, dira M. Abdelahak Makki, directeur de l'exécutif de la Forem. Il a également fait savoir qu'environ un à un million et demi d'enfants travaillent dans les ménages, vendent des fleurs, du pain sur les trottoirs et bien d'autres produits à la sauvette. Aujourd'hui, la situation de l'enfant est peu reluisante, selon le directeur exécutif de la Forem, ce à quoi il préconise un plan national qui devrait s'articuler sur des campagnes de sensibilisation, de communication et d'information pour éradiquer ces fléaux, qui prennent de l'ampleur au sein de notre société. Prenant la parole, Maître Azzi a rappelé que la Convention internationale des droits de l'enfant, en vigueur en Algérie depuis mai 1993, définit la maltraitance comme «toute forme de violence, d'atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d'abandon ou de négligence, de mauvais traitement ou d'exploitation, y compris la violence sexuelle» Les parents, selon les conférenciers, sont les premiers responsables de la proportion de ces fléaux : viol, inceste, kidnapping, abus sexuels, violences physiques et morales et autres formes d'abus. N. B.