Les membres du gouvernement viennent de marquer l'actualité de par les remarques qu'ils ont émises ces deux derniers jours sur l'état d'avancement des projets lancés dans leurs secteurs respectifs. Chacun relève la problématique liée au manque de précisions, voire de visibilité dans l'évaluation des coûts de réalisation des projets d'équipements publics. Combien de projets ont été déclarés, "irréalisables", "dans l'incapacité d'aboutir", ou bien, tout simplement, "des projets dont le montage préalable a été fait sur la base de paramètres impertinents qui ne reflètent pas la réalité du terrain". Cette problématique se pose tellement depuis quelques années déjà qu'elle commence à susciter des appréhensions même au sein des membres du gouvernement. C'est, d'ailleurs, ce sempiternel problème de non-respect des délais de réalisation qui a incité les membres du gouvernement à sortir de leur réserve pour recommander davantage de précision dans la définition des calendriers de réalisation et des échéances de livraison. D'un côté, les membres du gouvernement sont de plus en plus intransigeants sur les questions liées au respect des échéanciers. De l'autre, les entreprises de réalisation justifient les retards en question par des facteurs exogènes liés principalement à l'approvisionnement en matériaux de construction. En effet, les fluctuations que connaît depuis, d'une façon cyclique, le marché national des matériaux de construction a fini par se répercuter d'une manière drastique sur l'évolution des projets de réalisation. Ce qui fait qu'en conséquence, fréquemment, des entreprises sont dans l'obligation de décaler leurs programmes de réalisation ou de revoir nettement à la hausse leurs prévisions préliminaires en matière de coûts de réalisation. Comme il fallait s'y attendre, le gouvernement et l'administration publique, dans l'ensemble, ne peuvent que répondre aux sollicitations des entreprises de réalisation. Ce qui fait, en conséquence, qu'à chaque fois des rallonges budgétaires ont été votées pour faire aboutir un projet quelconque. Ce qui fait ressortir, au bout de compte, des factures de réalisation beaucoup plus lourdes par rapport aux prévisions arrêtées initialement. Certes, comme il a été précisé précédemment, les coûts supplémentaires sont dus, en premier lieu, à l'instabilité perpétuelle des prix des matériaux de construction, notamment le ciment et le rond à béton. Mais, il y a aussi le manque de précision dans le montage des projets. Ce sont donc toutes ces fluctuations qui doivent inciter les pouvoirs publics, le gouvernement en premier lieu, à une maîtrise plus vigoureuse des coûts de réalisation et ceci est le principal garant pour une gestion plus rationnelle des fonds publics. M. Amani