"La production nationale actuelle de ciment couvre totalement les projets actuels et à venir, du programme du président de la République, sans aucun problème.Notre production nationale prend en charge tous les projets". C'est ce qu'a déclaré, hier, le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, M. Abdelhamid Temmar, à l'issue d'une visite de travail et d'inspection au niveau de la cimenterie de Meftah, dans la wilaya de Blida. En effet, la crise du ciment persiste en Algérie. Elle s'est accentuée davantage ces derniers jours, au point que cette matière indispensable, notamment dans la construction, est de plus en plus rare. "Il n'y a aucun problème de production. Nos entreprises publiques et privées travaillent et approvisionnent le marché de façon normale. Cependant, l'action du ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements s'arrête au moment où nous livrons le ciment au marché. Le reste relève des problèmes du marché, et cela n'est pas de notre ressort", a-t-il indiqué. Pour parer à la spéculation qui gangrène le marché, le ministre fera savoir que le gouvernement a décidé d'élaborer un décret sur les marges qui a été approuvé et actuellement il est à la publication. A cela s'ajoute la décision d'importer 1 million de tonnes pour uniquement casser la spéculation. La visite d'inspection du ministre a pour mission d'évaluer la nouvelle monture de la cimenterie depuis quelle est gérée en partenariat avec le français Lafarge, afin de voir s'il y a d'autres réajustements à faire dans le cadre de cette association. Le contrat signé entre les deux parties comprend deux phases. Les travaux de la première phase consistent à mettre à niveau l'entreprise. La deuxième préoccupation de la mise à niveau est liée à la sécurité de chacun. "De ce point de vue, il y a eu incontestablement un effort qui est extrêmement important qui a été fait", a-t-il dit. Pour ce qui est de l'environnement, le ministre indiquera qu'il y a déjà un filtre, mais après l'entrée de Lafarge, celui-ci a été réhabilité. A ce titre, le ministre a indiqué que "sans dire qu'il y a une amélioration absolument extraordinaire, c'est une amélioration sensible qui nous est ainsi proposée. La situation sera de plus en plus maîtrisée". Du point de vue de la productivité, "l'usine connaît des rendements qui se sont incontestablement améliorés. Cependant, poursuit-il, ils seront limités à l'heure actuelle, étant donné que la productivité est étroitement liée aux équipements. Plus ces derniers sont sophistiqués, plus la productivité s'élève". Concernant l'utilisation effective des équipements, le ministre fera savoir que depuis septembre dernier, la cimenterie tourne à 88% de ses capacités. Un taux qui doit être augmenté. Concernant l'organisation, la nouvelle direction générale de l'entreprise confirme que l'organisation ne connaît aucun problème. Cependant, le ministre a signalé qu'il y aura des ajustements de manière à ce qu'il y ait une meilleure organisation. En outre, M. Temmar a tenu à signaler qu'un programme de formation a été lancé, lequel sera davantage accéléré dans le futur. Cependant, toutes ces réformes insuffisantes. "Nous devons aller plus loin dans cette mise à niveau qui va durer deux ans et au bout de la mise à niveau nous focaliserons nos efforts vers l'investissement. D'autant plus que l'entreprise est actuellement rassurée pour ce qui est de son approvisionnement, et ce, grâce à la diligence du wali de Blida. Nous avons obtenu la possibilité d'étendre le contrat d'exploitation sur une durée de 30 ans", a-t-il indiqué, tout en ajoutant que "cela nous permet, à compter du premier semestre de l'année 2010, de penser sérieusement à la mise en place des conditions adéquates pour un investissement supplémentaire en vue d'une amélioration de la capacité de l'entreprise". Le ministre signalera que d'ici 2011, la cimenterie de Meftah atteindra une production de 1,1 million de tonnes. Le contrat de management liant la cimenterie de Meftah avec le groupe Lafarge a deux objectif à atteindre. Le premier objectif est lié à l'atteinte du nominal à hauteur de 1,1 million de tonnes de ciment, alors que le deuxième objectif est relatif à l'extension des capacités de production à 1,7 million de tonnes. Selon, Aibach Mokhtar, responsable au ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Lafarge détient actuellement 28% du marché national et le reste revient au secteur public. Selon toujours lui, le secteur public, suite à une forte demande de ciment, n'est pas resté à l'écart. Un programme d'extension de capacités a été lancé dans ce sens. La première phase de la stratégie suivie durant les cinq dernières années avait pour objectif l'atteinte du nominal au niveau de l'ensemble des cimenteries du secteur public. "Nous sommes passés de 8 million de tonnes à 11,5 millions de tonnes, soit une croissance de 8 à 9% par an", a-t-il dit. La deuxième phase concerne l'extension des capacités de production de trois cimenteries à 6 millions de tonnes. Sur un autre volet, le ministre a tenu à apporter un démenti concernant un éventuel partenariat relatif au montage d'automobiles en Algérie avec la Corée du Sud. Pour rappel, Lafarge a acquis l'année écoulée 35% de l'usine de Meftah, ainsi qu'un contrat de management d'une durée de 10 ans. Le montant de l'investissement s'élève à 43,5 millions d'euros. Hamid Mohandi