Photo : S. Zoheir Par Ziad Abdelhadi Pour contrecarrer la spéculation sur le ciment qui sévit depuis quelque mois sur le marché national, la société de gestion des participations industrie des ciments (SGP-GICA) compte importer d'ici la fin de l'année en cours un million de tonnes de ciment. Cette décision vient donc s'ajouter à celle prise par le gouvernement de réduire la marge bénéficiaire des intervenants dans le circuit de la commercialisation interne du ciment à des fins de mieux réguler le marché. Deux résolutions qui ont pour finalité de réguler le marché où les prix ont carrément triplé par rapport aux prix sortie d'usine. C'est ce qu'a souligné aux médias présents lors de la visite qu'il a effectuée, hier, sur le site de la cimenterie de Meftah (banlieue Est d'Alger) le ministre, qui, à l'occasion, a exclu l'hypothèse que la situation de crise sur le ciment est due à des ruptures de production de certaines cimenteries. Il soutiendra aussi que les cimenteries, aussi bien du secteur privé que du secteur public, ne sont nullement responsables de la crise mais a ciblé les spéculateurs qui font main basse sur d'importants volumes et les écoulent à leur convenance. Mais il dira que la crise n'est que conjoncturelle, «à partir du moment où le ciment est un produit qui ne peut être stocké au-delà de trois mois en été et six mois en hiver». Et de déclarer : «Je n'arrive pas à comprendre qu'une crise sur le ciment existe alors que la production nationale n'a pas baissé, bien au contraire.» Temmar a également assuré que, malgré cette crise, tous les chantiers relevant du programme de relance économique initié par le président de la République seront approvisionnés régulièrement en quantité et en temps voulus. Néanmoins, il annoncera, à l'issue de sa visite, que l'Algérie va augmenter ses capacités de production de ciment. En effet, selon le responsable de la gestion des participations ciments qui accompagnait le ministre, un programme d'extension des cimenteries a été lancé pour un investissement total de 780 millions de dollars. Ainsi, d'après cette source, le projet vise a augmenter de 6 millions de tonnes supplémentaires par an les capacités de production de trois grandes cimenteries publiques, à savoir celles d'Aïn El Kébira (Sétif), Chlef et Béni Saf (Aïn Témouchent). Ces extensions devraient être réalisées d'ici à 2012 via trois nouvelles lignes de production installées dans ces cimenteries. Ce plan d'investissement doit être financé à 70% par la Banque extérieure d'Algérie (BEA), selon la même source. Pour rappel, actuellement, la capacité de production des douze cimenteries publiques est de 11,6 millions de tonnes et devrait atteindre 18 millions de tonnes par an en 2012. Par ailleurs, le géant français des matériaux de construction, Lafarge, dont la capacité de production actuelle est de 8 millions de tonnes par an compte produire 15 millions de tonnes de ciment par an en Algérie à l'horizon 2015. La Sonatrach a, de son côté, décidé d'investir dans le ciment en reprenant le projet de la cimenterie de Relizane au suisse Holcim et le groupe Cevital ambitionne de construire trois cimenteries, une à Constantine, la deuxième à l'ouest du pays et la troisième au centre.A propos du partenariat conclu entre la cimenterie de Meftah et le géant mondial de l'industrie du ciment, Lafarge, à hauteur de 35% du capital de la Société des ciments du centre, le ministre a tenu à rassurer les travailleurs de cette usine que rien ne se fera contre leurs intérêts. Ces derniers ont fait circuler, lors de la visite du ministre, une requête faisant cas d'anomalies que vit leur usine depuis sa reprise par Lafarge en septembre 2008. Rappelons enfin que M. Temmar a annoncé à la presse qu'il comptait visiter dans les prochains jours toutes les cimenteries du secteur public. Sans pour autant révéler les véritables raisons.