L'Algérie et l'Union européenne se donnent rendez-vous aujourd'hui au Grand Duché du Luxembourg pour une nouvelle rencontre qui sera consacrée au quatrième conseil d'association entre les deux parties. Une réunion qui se tiendra en marge du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UE, et en présence du ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci. Une occasion pour les deux partenaires, notamment la partie algérienne, de mettre à nu le déséquilibre qui caractérise les relations économiques et commerciales. C'est d'ailleurs le premier souci, et les promoteurs économiques nationaux l'ont déjà souligné. Le déficit commercial qui, " ne cesse d'augmenter " inquiète ainsi l'Algérie. Une problématique qui occupera à coup sûr une bonne place lors des discussions. Les dernières statistiques fournies par les douanes algériennes illustrent bien cet écart dans les échanges commerciaux. Ainsi, l'année " 2008 a enregistré une explosion des importations qui ont atteint près de 40 milliards de dollars " dont la majorité provenait des pays européens, contrairement aux exportations des entreprises algériennes qui peinent à décoller. Celles-ci n'ont " enregistré aucune évolution " et ne dépassent pas 2% du volume global. La structure globale des exportations hors hydrocarbures vers l'UE reste marquée par une " faiblesse structurelle, et ce, malgré une légère progression des exportations des produits agricoles et de la pêche de 3,39 % et des produits industriels avec + 38,52 % ". Mais on est loin d'égaler les quantités de marchandises européennes qui se déversent sur nos marchés. Depuis l'entrée en vigueur de l'accord d'association en 2005, l'impact budgétaire du démantèlement tarifaire est évalué par les douanes algériennes à " 1,1 milliard de dollars de manque à gagner ". Pour illustrer ce déséquilibre ; sur " les 17 contingents ouverts par l'UE pour les produits agricoles transformés, 11 contingents ont connu un taux de consommation de 0%, alors que du côté européen, sur les 76 contingents ouverts, 43 ont été totalement épuisés ". Le produit algérien, faut-il le dire, n'a pas encore de place en Europe. D'où cette inquiétude des patrons algériens qui voient leurs produits fortement concurrencés. L'Algérie tentera de défendre ses intérêts et espérer plus d'investissements directs même si la conjoncture mondiale est très délicate, marquée par la récession. Le volet énergie sera également abordé d'autant que l'Europe est très préoccupée par sa sécurité énergétique après les précédentes tensions entre la Russie te l'Ukraine. L'Algérie et l'Europe poursuivront les discussions dans un contexte où l'UE " presse l'Algérie d'accélérer la conclusion d'une nouvelle mouture du Mémorandum d'entente dans le domaine de l'énergie ". Mais, selon les analystes, ce document " constitue notamment un instrument politique important pour l'Algérie dans le cadre d'une négociation globale en relation avec son adhésion à l'OMC ". A propos de la question de la gestion des flux migratoires qui sera également discutées, l'Europe maintient sa proposition de conclure un accord global " basé sur sa politique de l'approche globale sur les migrations ". Pour rappel, l'Algérie, le Maroc et la Tunisie refusent de signer un tel accord. L'Algérie préfère " appliquer les accords bilatéraux qu'elle a conclus avec les pays européens les plus concernés ". Côté européen, l'appréhension et la préoccupation de l'UE quant aux dernières mesures relatives à l'investissement et le commerce extérieur, décidées par le gouvernement algérien, sera sur la table également aujourd'hui. Abdelghani M